La polémique a été lancée hier par le collège-lycée du Chambon-sur-Lignon. L’établissement a assuré qu’il n’avait pas été informé du passé judiciaire du lycéen qui a reconnu avoir violé, tué et brûlé la jeune Agnès Marin. « On savait qu'il avait eu des ennuis avec la justice, mais on n'en connaissait pas la nature. Et nous n'avions aucun contact avec les services de justice », a affirmé Philippe Bauwens, directeur du collège-lycée. Un responsable du Collège, Albert Munoz, a cependant admis que la direction savait que le lycéen avait déjà été incarcéré. « Nous n'avons pas à nous immiscer » et à exiger des parents venant inscrire leurs enfants le motif d'une éventuelle incarcération, a-t-il déclaré. Le père d'Agnès, Frédéric Marin, a pourtant assuré au journal 20 minutes que la direction du collège « était au courant de son passé » et « qu'il avait eu des problèmes pour des faits d'agression sexuelle ».
Le meurtrier présumé, un adolescent 17 ans, avait en effet déjà été mis en examen pour le viol d’une mineure en 2010 dans le Gard et avait purgé quatre mois de détention provisoire, avant d’être placé sous contrôle judiciaire. Jugé « réinsérable et ne présentant pas de dangerosité », il était soumis à une obligation de suivi psychiatrique et devait être scolarisé dans un internat. Selon le parquet, l’adolescent ne manquait à aucune de ces conditions. Il était notamment suivi par un psychiatre et aussi par un psychologue dans son établissement.
Afin donc de déterminer s’il y a eu erreur au niveau de ce suivi judiciaire, le garde des Sceaux, Michel Mercier a ordonné l’ouverture d’une enquête. Il réunira également cet après-midi à Matignon les parquets généraux de Nîmes et de Riom ainsi que les services de la protection judiciaire de la jeunesse.
Pour rappel, la jeune Agnès Marin, 13 ans, avait disparu mercredi soir dernier et avait ensuite été retrouvée morte, violée et brûlée dans le bois avoisinant le collège.
Alexandre Roux
Avec AFP
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