Népal : les "bonnes soeurs kung fu" à la rescousse des victimes du tremblement de terre

Publié le Vendredi 22 Mai 2015
Ariane Hermelin
Par Ariane Hermelin Journaliste Terrafemina
Journaliste société passée par le documentaire et les débats en ligne sur feu Newsring.fr.
Capture d'un reportage de l'AFp sur les "kung fu nuns"
Capture d'un reportage de l'AFp sur les "kung fu nuns"
Après le tremblement de terre meurtrier au Népal, des nonnes célèbres pour leur pratique du kung fu ont utilisé leur maîtrise de cet art martial pour venir en aide aux rescapés. Voici l'incroyable histoire des "bonnes soeurs kung fu".
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Alors que plusieurs milliers de Népalais ont succombé dans le tremblement de terre de magnitude 7,8 survenu le 25 avril, le pays s'est trouvé d'étonnantes héroïnes : les "bonnes soeurs kung fu". Ces nonnes bouddhistes vivant au monastère Druk Amitabha Mountain sont devenues célèbres dans le monde entier grâce à leur résilience et leur générosité.

"Personne n'a crié de terreur"

Le Washington Post rapporte que ces religieuses ont survécu au tremblement de terre "en sautant à travers les fenêtres brisées, en fracassant des portes branlantes et en plongeant sous des escaliers effondrés". "Personne n'a crié de terreur ou ne s'est recroquevillé sur le sol en pleurant. Nous avons vite bougé pour éviter les murs qui s'écroulaient et nous échapper", raconte à la publication Jigme Konchok, l'une d'entre elles.

Depuis, ces nonnes ont refusé d'être évacuées et se consacrent aux villages voisins en détresse. Non seulement elles ont participé aux missions destinées à dégager les routes et nettoyer les débris du tremblement de terre, mais elles distribuent des vivres et aident à dresser des tentes pour accueillir les réfugiés de la région.

Le kung fu, une forme d'émancipation pour les femmes

Les "bonnes soeurs kung fu" ont décidé d'incorporer cet art martial d'origine chinoise à leur pratique religieuse il y a 25 ans de cela. Après avoir rompu avec l'école Drukpa, une mouvance du bouddhisme tibétain jugée trop sexiste, ces nonnes ont fondé une communauté plus sensible aux questions féminines, et suivi une initiation d'un maître vietnamien. Au fur et à mesure, le kung fu est devenu une partie intégrante de leur vie, et leur sert non seulement à méditer, mais également à venir en aide à la communauté ou à lutter contre les déchets toxiques, etc...

"Le kung fu ne sert pas attaquer les gens ou à se battre avec eux. Cela vous prépare à supporter des situations extrêmes, comme ce tremblement de terre, explique au Washington Post Jigme Yeshi Lhamo, une Indienne qui a fui son travail d'administratrice pour rejoindre l'ordre il y a dix ans. "C'est aussi une forme de méditation car cela nous aide à nous concentrer, à avoir l'esprit en paix et le corps agile et léger." ajoute-t-elle.

Non contentes d'encourager l'émancipation des femmes dans un pays où les inégalités entre les sexes sont très marquées, les "bonnes soeurs kung fu" envoient un message d'espoir aux Népalais accablés par le tremblement de terre.