Sans surprise, les mères se lèvent 78% plus que les pères quand un bébé pleure

Publié le Vendredi 16 Septembre 2022
Pauline Machado
Par Pauline Machado Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.
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La nuit aussi, les femmes pâtissent d'un déséquilibre flagrant de charge familiale. Elles sont ainsi près de 8 sur 10 à affirmer se lever davantage que leur conjoint lors des réveils nocturnes de leur enfant.
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Les inégalités hommes-femmes s'expriment inexorablement au sein du couple, et davantage encore lorsqu'arrivent les enfants. C'est ce que met en lumière une enquête menée par l'Ifop pour Sleepyz.fr, site spécialiste du sommeil, qui a étudié les comportements des adultes la nuit, lorsque bébé pleure. Et les chiffres sont édifiants.

Sur 1 001 parents de moins de 3 ans interrogés, 78 % des mères estiment se lever plus souvent que leur conjoint pour calmer leur petit·e, contre seulement 15 % des hommes. 83 % des femmes assurent intervenir la nuit en cas de peur ou de maladie chez l'enfant, contre 55 % des hommes. Et près de la moitié des sondées affirment même être les seules à s'en occuper (44 %). Quant à la fréquence de ce réflexe, l'Ifop révèle que plus de 7 parents sur 10 ont été réveillés au moins une fois les 7 nuits précédent l'enquête.

Résultat : le sommeil des femmes pâtit lourdement de cette charge, et leur journée par la même occasion. 44 % des répondantes indiquent en effet moins bien dormir depuis qu'elles sont mères contre 33 % des participants. Mais comment expliquer cela, au juste ?

Les pères plus nombreux à "ne pas prendre leur tour"

Plusieurs raisons émergent des conclusions du sondage. D'abord, les mères seraient deux fois plus rapides à bondir de leur lit en entendant les cris dans la chambre d'à côté. Elles attendraient 4 à 5 minutes avant d'intervenir, contre 8 minutes chez les pères. A noter que, les deux genres confondus, les personnes qui travaillent mettent deux fois plus de temps à aller voir ce qui se passe que les personnes sans emploi.

Ensuite, un déséquilibre dans le système établi. Bien souvent, pour 63 % des parents interrogés, un roulement est organisé pour gérer les réveils nocturnes et permettre à chacun·e de reprendre des forces de manière égalitaire. Idéal en théorie, difficilement réalisable en pratique, dévoile l'enquête : moins d'un tiers estime que cette technique fonctionne comme prévu.

Plus précisément, 40 % des pères affirment qu'il est respecté contre seulement un quart des mères. Par ailleurs, on note aussi une différence genrée quand il s'agit de se laisser tenter à faire semblant de ne rien avoir entendu pour que l'autre y aille. Les pères sont ainsi plus nombreux à "ne pas prendre leur tour" que les mères (55 % contre 44 %). A quand une réelle égalité ?