Patrick et Isabelle Balkany face à un procès pour revenge porn

Publié le Mercredi 06 Avril 2022
Louise  Col
Par Louise Col Journaliste
Isabelle et Patrick Balkany, 2020.
Isabelle et Patrick Balkany, 2020.
Un nouveau procès attend l'ex-maire de Levallois-Perret incarcéré à Fleury-Merogis. Patrick Balkany et sa femme Isabelle Balkany seront jugé·es au printemps 2023 pour avoir diffusé des images à caractère sexuel d'un ancien collaborateur devenu opposant politique.
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Les époux Balkany sont au coeur d'une nouvelle affaire. En avril 2023, l'ex-Maire de Levallois-Perret et sa compagne seront jugé·es devant le tribunal correctionnel de Nanterre pour "utilisation d'un document portant sur des images à caractère sexuel et obtenu par une atteinte à l'intimité de la vie privée d'autrui", révèle l'AFP.

Précisément, le couple est accusé d'avoir diffusé en février 2021 deux photomontages de leur ancien conseiller municipal David-Xavier Weiss, devenu leur opposant politique. Des images relevant du revenge porn, et des faits que l'avocat du plaignant Me Philippe Gumery a qualifié d'"agissements immondes", lors de l'audience de fixation tenue mardi 5 avril.

Sur place, les Balkany n'auraient "exprimé aucun regret", déplore à son tour David-Xavier Weiss, "ce qu'[il attendait] a minima". "Je laisserai donc la justice choisir la peine la plus appropriée pour éviter que de telles pratiques ne se reproduisent", ajoute-t-il à l'agenc de presse. Me Robin Binsard, l'un des conseils des accusé·es dont le but par cet acte aurait été de pousser à démissionner le premier-adjoint de la nouvelle majorité, plaide de son côté "un acharnement judiciaire" contre ses client·es.

Le Code pénal prévoit jusqu'à 2 ans de prison

Ces dernières années, le revenge porn a explosé. Et si la justice prévoit des peines allant jusqu'à 2 ans de prison et 60 000 euros d'amende depuis la loi sur le numérique du 7 octobre 2016, les décisions judiciaires en ce sens se font rares. Rien qu'en 2020, 3 000 plaintes ont été déposées pour diffusion sur les réseaux sociaux d'images ou de vidéos à caractère sexuel sans le consentement de la personne concernée, pour moins de 200 condamnations.

Dans un article pour le JDD, les victimes décrivent leur amertume. Une étudiante de 21 ans confie notamment son histoire. Victime "d'un tournage clandestin de la part de son ex-petit ami, fils d'un avocat, et d'un de ses copains, elle vient d'apprendre qu'aucun des deux ne sera poursuivi, sinon pour un simple rappel à la loi", note le journal. Et la jeune femme de lâcher, désespérée : "C'est déjà difficile de déposer plainte, de s'exposer devant plein de monde... Tout ça pour une simple remontrance ?"

"Je me suis sentie humiliée", raconte celle qui a depuis du mal "à faire confiance". "J'ai toujours peur des autres, peur qu'on me refasse du mal..."

Un fléau insidieux et un sujet particulièrement important qu'aborde avec justesse, aussi, la fiction Mise à nu, réalisée par Didier Bivel. A voir absolument, pour mieux saisir la souffrance que cette trahison provoque, et l'urgence qu'il y a à la combattre.