La société Coface, spécialisée dans l’assurance et le crédit aux entreprises estime que 25% des pharmacies pourraient fermer en 2011. Entre 2008 et 2010, 227 pharmacies ont déposé le bilan. Ce désastre silencieux est causé par plusieurs effets. Tout d’abord, les pharmaciens touchent moins de marges sur les génériques, car leurs prix ont baissé et les laboratoires font moins de remise. Les pharmacies, dont les charges sont en hausse, sont également concurrencées par les parapharmacies. Les effets de la crise économique se répercutent sur les pharmacies. Les clients choisissent leurs boutiques en fonction du coût des médicaments, dont certains indicateurs de prix ont été publiés. Enfin, le déremboursement de certains remèdes accroît les pertes, les pharmaciens auraient perdu près de 90 millions d’euros de marge par an. Avec ces carences économiques et les restrictions budgétaires menées par une politique de la Sécurité sociale depuis 2005, les pharmaciens n’en voient plus le bout.
Avec une officine pour 2849 habitants en moyenne, les quotas sont mal respectés. Trop d’officines sont concentrées dans les grandes agglomérations alors que dans les petites provinces, ce type de commerce manque. Le phénomène pourrait s’amplifier si la concurrence s’ouvre aux grandes surfaces, comme le souhaite l’enseigne Leclerc. En 2010, la fermeture de 167 pharmacies a laissé près de 22 millions d’euros d’impayés. L'Inspection Générale des Affaires Sociales a pour mission d'effectuer une enquête, qu'elle rendra au plus tard le 30 avril au Ministre.
Les Français étaient encore il y a peu les premiers consommateurs de médicaments en Europe. Avec le scandale du Médiator et la liste des 77 produits sous surveillance, les Français sont aujourd’hui un tiers à se méfier des médicaments, ils risquent donc fort de déserter encore plus les officines.
Géraldine Bachmann