Quatre acteurs pornos français mis en examen pour "viols en réunion"

Publié le Mardi 02 Novembre 2021
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
Quatre acteurs pornos français mis en examen pour "viols en réunion"
Quatre acteurs pornos français mis en examen pour "viols en réunion"
Quatre acteurs de films pornographiques, âgés de 28 à 48 ans, ont été mis en examen pour "viols en réunion". Des viols commis lors de tournages ultraviolents et dégradants.
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"Tournages ultra-violents et dégradants", "milieu sordide".... Dans le cadre d'une enquête, Le Parisien a révélé la mise en examen pour "viols en réunion" de quatre acteurs âgés de 28 à 48 ans, le 22 octobre dernier. A travers cette affaire, ce sont les "méthodes" du producteur de vidéos pornographiques Pascal OP qui sont mises en cause, ces faits de viols et de violences se rapportant à ses tournages.

Les viols en réunion auraient été commis sur une vingtaine d'actrices lors desdits tournages. La section de recherches de Paris aurait déjà recueilli les témoignages de pas moins de 53 victimes déclarées. Près de 30 d'entre elles auraient déposé plainte. Les témoignages rapportent un mépris du consentement, des pratiques violentes, des scènes "humiliantes", ou encore une "soumission chimique par l'alcool et la drogue", relate Le Parisien.

"Tout se fait en même temps sans me demander mon avis ou me prévenir. C'est un peu l'instinct de survie. Si je dis non [à ce que l'on me demande de faire], je prends le risque d'être séquestrée dans un appartement et personne ne sait où je suis", témoigne l'une des victimes présumées. Des faits accablants.

"Des viols déguisés en vidéos"

"Sur les tournages des productions de Pascal OP, les filles sont utilisées comme des morceaux de viande. Je dirais que par rapport à la définition du viol, c'est des viols déguisés sous prétexte de vidéos. Et que les vidéos donnent toutes les libertés aux acteurs et producteurs, que ça leur permet de ne pas demander le consentement...", affirme du côté du Parisien Joe, l'un des acteurs porno mis en examen pour viols en réunion.

"J'étais leur objet. Ils me retournaient... Je n'avais rien accepté de tout ça. J'ai pleuré sur la dernière scène avec tous les mecs. Ça les a amusés. Au moment où ils m'ont fait des fellations forcées, j'ai essayé de les repousser mais c'était impossible. Je me suis sentie utilisée, violée. J'avais envie de mourir. Ce qui m'a été imposé, ce sont les scènes, parce que six hommes ce n'était pas prévu", a témoigné une autre victime présumée.

L'usage de drogues et d'alcools imposé aux actrices était loin d'être rare sur ces tournages. Le port du préservatif n'était pas toujours respecté par les acteurs. Les maltraitances et violences étaient quant à elles banalisées. La récente mise en examen est donc une avancée pour les nombreuses victimes. Comme le rapporte La Parisien : "c'est un soulagement pour les plaignantes : longtemps, Pascal OP et ses acteurs ont joui d'une impunité liée au profil de leurs victimes... comme s'il était inconcevable que des actrices de films X soient violées".

"Nous saluons la force des victimes de violences pornocriminelles, dont la prise de parole courageuse contribuera à mettre à mal cette zone de non-droit", a salué de son côté l'association Osez le féminisme.