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Procès de Mazan : Charlie Hebdo scandalise avec cette "parodie" de "L'amour ouf"
Publié le 17 octobre 2024 à 13:00
Par Clément Arbrun | Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
Mixer le glacial Procès de Mazan, ou calvaire de Gisèle Pélicot, et le film de Gilles Lellouche "L'amour ouf" ? Une idée saugrenue pourtant mise en dessin par Charlie Hebdo. Une caricature qui scandalise
Procès de Mazan : Charlie Hebdo scandalise avec cette "parodie" de "L'amour ouf"
Mixer le glacial Procès de Mazan, ou calvaire de Gisèle Pélicot, et le film de Gilles Lellouche "L'amour ouf" ? Une idée saugrenue qui pourtant fait la Une du dernier Charlie Hebdo. Un dessin qui scandalise Le "procès des viols de Mazan" trouve en son centre, Dominique Pelicot, accusé d’avoir drogué son épouse Gisèle afin de la violer et la faire violer par des dizaines d’inconnus. Sur le dessin de Charlie Hebdo, on voit les violeurs, qui comparaissent par dizaines au tribunal, dessinés à gros traits, dénudés, en file indienne. Gisèle Pélicot, elle, gît, inconsciente, sur le lit. Rappelons que durant ces viols, la victime était sous soumission chimique. Dominique Pélicot filme le tout avec son téléphone portable. Difficile de s'amuser d'une telle affaire, n'est-ce pas ? Charlie Hebdo s'y exerce cependant... Et scandalise les internautes. Car il y a peut être mieux à faire que de rire du viol. "Aucun mot n’est assez fort pour dire le dégoût que vous m’inspirez. Il faut être tombé vraiment bien bas pour ne compter plus que sur des dessins ignobles pour exister", fustige une internaute en direction du journal.
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Mixer le procès des viols de Mazan et la sortie de L'amour ouf, le film événement de Gilles Lellouche, avec François Civil et Adèle Exarchopolous ? L'idée est douteuse à souhait, pour rester très poli. Et pourtant, le dessinateur Felix, et le journal où il officie, Charlie Hebdo, ont mis le "concept" en images...

Le "dessin du jour", comme le définit le média satirique, c'est donc cette "création" crayonnée largement relayée sur les réseaux sociaux, qui imagine carrément le film en salles depuis ce 16 octobre, L'amour ouf, mis en scène... Par Dominique Pelicot, accusé d’avoir drogué son épouse Gisèle afin de la violer et la faire violer par des dizaines d’inconnus.

Ces violeurs, qui comparaissent par dizaines au tribunal, se voient donc dessinés à gros traits sur cette caricature. Tous sont dénudés sur ce dessin, en file indienne. Gisèle Pélicot, elle, gît, inconsciente, nue, sur le lit. Rappelons que durant ces viols, la victime était sous soumission chimique. Dominique Pélicot filme le tout avec son téléphone portable. 

Difficile de s'amuser d'une telle affaire, n'est-ce pas ? Charlie Hebdo s'y exerce cependant... Et scandalise les internautes. 

Car il y a peut être mieux à faire que de rire du viol. 

"Aucun mot n'est assez fort pour dire mon dégoût" : les internautes réagissent à ce dessin "humoristique" 

Sur Twitter, cette "caricature" qu'on imagine "à but humoristique" ne fait pas l'unanimité. Le terme est faible.

"Aucun mot n’est assez fort pour dire le dégoût que vous m’inspirez. Il faut être tombé vraiment bien bas pour ne compter plus que sur des dessins ignobles pour exister", fustige une internaute en direction du journal. "On a compris que vous ne fonctionnez que par la recherche de bad buzz avec des unes déplacées, il n’y a même pas une once d’humour, seulement du mauvais gout ca devient répétitif", déplore un lecteur. D'autres s'exclament : "Quand est ce qu’on cancel ce journal svp", "y'a zéro message ça veut juste surfer sur le buzz".

Surfer sur le buzz ? Plus précisément, sur la sortie nationale d'un film hyper médiatisé au casting de prestige - Adèle Exarchopoulos et François Civil donc, couple glamour à la vie comme à l'écran, mais aussi Alain Chabat, Vincent Lacoste, Raphael Quenard, se cotoient tous dans cet "Amour Ouf"... Associer, comme pour "faire parler", cette affaire de viols en série à un événement culturel qui monopolise la scène médiatique, l'initiative peut volontiers... Déconcerter.

Rappelons que l'affaire Pélicot, ou procès des viols de Mazan, sur laquelle nous revenons largement ici, a suscité un large soutien à l'adresse de Gisèle Pélicot, devenue l'incarnation nationale des victimes de violences patriarcales. 

Alors que les internautes masculins s'évertuent à dire "Not All Men !" - on vous explique cela dans cet article - des manifestations ont pris place à Paris, place de la République, mais aussi à Avignon, Annecy, Marseille, Poitiers, Nantes, Grenoble, Rennes, Toulouse, Rouen, Saint-Etienne, Montpellier, Nice, Bordeaux, pour soutenir Gisèle Pélicot.

Etrange concept dès lors que d'imaginer cette "parodie", mettant en scène Dominique Pelicot, également interpellé, on le rappelle, dans un supermarché Leclerc en septembre 2020, alors qu'il filmait en caméra cachée sous les jupes de plusieurs clientes. "Ironie" des plus lunaires alors que des voix s'élèvent par-delà l'horreur des faits pour détailler tout ce que ce procès raconte sur notre société : à ce sujet, on vous recommande plutôt d'écouter Sandrine Rousseau, qui s'exprime dans cet article.

"C'est nul et totalement déplacé. Ça n'a aucun sens, à part offenser les victimes. La provocation, quand elle est bien faite, sert à éveiller les consciences, pas à jouer aux faux subversifs. Là, c'est juste de la pseudo-rébellion pour faire les malins", dénonce en ce sens un lecteur. 

D'autres abondent : "À un moment faut savoir prendre sa retraite et arrêté de nous rendre fou avec vos conneries sous couvert de « la liberté d’expression » Quel est le message derrière ?", "DEPUIS QUAND, LE VIOL EST UN SUJET D’HUMOUR BON SANG", "Faut vraiment que ce journal problématique ferme …. Honteux !"

Mots clés
scandale News essentielles Médias sexisme Viol
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