Société
Pussy Riot : pourquoi elles pourraient bientôt être libérées
Publié le 12 décembre 2013 à 17:06
Par Charlotte Arce | Journaliste
Est-ce bientôt la fin du cauchemar pour Nadejda Tolokonnikova et Maria Aliokhina, les deux Pussy Riot emprisonnées depuis deux ans pour une prière anti-Poutine ? La Cour suprême russe a en effet demandé un réexamen de leur condamnation après avoir estimé que de trop nombreux éléments n'avaient pas été pris en considération leur de leur premier jugement.
Pussy Riot : pourquoi elles pourraient bientôt être libérées Pussy Riot : pourquoi elles pourraient bientôt être libérées© Abaca
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Alors qu'il y a encore quelques mois, Nadejda Tolokonnikova dénonçait « les conditions de détention insupportables » du camp de travail où elle était incarcérée, l'horizon semble enfin s'éclaircir pour elle et pour Maria Aliokhina, l'autre membre des Pussy Riot emprisonnée. Après le vote ce mardi au Parlement d'une loi d'amnistie en leur faveur, la Cour suprême russe vient d'ordonner ce jeudi le réexamen de leur condamnation. Selon les magistrats, les deux activistes pourraient avoir été lésées lors de leur premier procès, les motifs de leur délit n'ayant pas été prouvés. Dans un communiqué de presse envoyé ce jeudi, la Cour suprême indique avoir renvoyé l'affaire au tribunal municipal de Moscou.

Condamnées à deux ans de bagne pour « hooliganisme » et « incitation à la haine religieuse » pour avoir, le 21 février 2012 fait une « prière punk » contre Vladimir Poutine en compagnie de trois autres activistes dans la cathédrale du Christ-Saint-Sauveur à Moscou, Nadejda Tolokonnikova et Maria Aliokhina étaient depuis retenues dans des camps de travail.

Un procès inégal

Pourtant, la Cour suprême a indiqué aujourd'hui que rien n'indique que les deux jeunes femmes avaient été mues par « la haine contre un groupe social » et que le tribunal de première instance n'avait pas fourni suffisamment de preuves justifiant leur emprisonnement. De plus, « d'autres circonstances n'ont pas été prises en compte telles que leur jeune âge, leur situation familiale […] et le caractère non-violent de leurs actes », indique la Cour suprême dans son communiqué.

Le tribunal de première instance aurait notamment dû prendre en compte que Nadejda Tolokonnikova et Maria Aliokhina sont toutes deux mères d'un enfant en bas âge. « Le tribunal n'a pas examiné l'existence ou non de motifs d'accorder un sursis jusqu'à ce que leur enfant ait 14 ans » comme le prévoit habituellement le code pénal russe, a estimé la Cour suprême.

Jusqu'ici, les deux activistes avaient vu rejeter toutes leurs demandes de libération anticipée. Au cas où ni la loi d'amnistie votée par le Parlement, ni le réexamen de leur condamnation ne leur était favorable, Nadejda Tolokonnikova et Maria Aliokhina seraient néanmoins libres en mars 2014, après avoir purgé leur deux années de bagne.

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