Quand Baffie soulève la jupe de Nolwenn Leroy : la "blague" qui ne nous fait pas rire

Publié le Lundi 25 Septembre 2017
Charlotte Arce
Par Charlotte Arce Journaliste
Journaliste en charge des rubriques Société et Work
Salut les Terriens : quand Baffie soulève en direct la jupe de Nolwenn Leroy
Salut les Terriens : quand Baffie soulève en direct la jupe de Nolwenn Leroy
Invitée ce samedi 23 septembre de "Salut les Terriens !", Nolwenn Leroy a subi les assauts d'un Laurent Baffie en roue libre, qui s'est permis de soulever sa jupe pour "rigoler". Une énième "blague" qui perpétue la culture du viol et qui a heureusement été dénoncée par de nombreux internautes.
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C'est à se demander si C8 ne compte pas sur les polémiques pour faire grimper l'audimat. Après avoir maintenu Cyril Hanouna en animateur tout puissant à la tête de "Touche pas à mon poste" malgré ses multiples dérapages, la chaîne du groupe Bolloré semble cette fois-ci vouloir laisser carte blanche à Thierry Ardisson et son acolyte Laurent Baffie, même si ce dernier se permet d'agresser sexuellement une des invitées de "Salut les Terriens".

Car c'est bien ce qui s'est déroulé ce samedi 23 septembre sur le plateau de "Salut les Terriens !". Invitée du talk-show pour présenter son nouvel album "Gemme", Nolwenn Leroy a dû composer avec les mains baladeuses de son "ami" Laurent Baffie. Alors qu'elle répond à une question de Thierry Ardisson au sujet de "Gemme", Laurent Baffie se met à remonter sa jupe. "C'est pour l'audience ?" lui demande alors Thierry Ardisson, pas plus alarmé que ça. "Il faut du cul, il faut du cul", rétorque Laurent Baffie.

Nolwenn Leroy, elle, rit de malaise et repousse la main de Laurent Baffie, avant de tenter de justifier son geste : "Il faut quand même expliquer aux téléspectateurs. C'est Laurent et c'est mon ami." "C'est une jeune maman", ajoute Thierry Ardisson.

Ah. Donc pour l'animateur, tripoter sans son consentement une amie, aucun souci. Le problème de cette séquence est uniquement que Nolwenn vient d'avoir un enfant. Tout va bien.

Une perpétuation de la culture du viol

Le malaise de Nolwenn Leroy est palpable. Si elle rit, ce n'est pas parce qu'elle s'amuse, mais parce qu'elle est gênée qu'on se permette de porter atteinte à son intégrité physique. Pour rappel à Laurent Baffie, s'adonner à des attouchements sur une personne sans son consentement tombe sous le coup de la loi. Pourtant, Thierry Ardisson croit bon de désamorcer la situation comme s'il s'agissait d'une séquence "rigolote". Quant à Laurent Baffie, il ne voit certainement pas où est le mal. Cette tendance qu'ont certaines émissions à minimiser les actes de l'agresseur, à les excuser ou à rejeter la faute sur Nolwenn Leroy fait partie intégrante de la culture du viol et contribue à perpétuer les violences sexistes et sexuelles.

Si Laurent Baffie et Thierry Ardisson ne s'en sont pas rendus compte, les internautes se sont eux indignés en masse sur les réseaux sociaux.

Le CSA ouvre une instruction

Joint par le HuffPost et Le Parisien ce lundi, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a confirmé avoir reçu des dizaines de signalements ce week-end suite à la diffusion de la séquence et l'ouverture d'une instruction pour vérifier si le geste de Laurent Baffie constitue un manquement à la charte signée par C8. Si l'infraction est reconnue, la chaîne pourrait écoper d'une mise en garde, d'une sanction ou d'une simple lettre.

Interviewé par TV Mag, Thierry Ardisson, lui, ne semble pas voir où est le problème. "C'est Orwell! On rêve ! Je suis un citoyen français qui répond aux lois de mon pays. Si une association de lutte contre le remonté de jupe m'attaque, très bien. Mais, moi, le CSA, je ne reconnais pas cette juridiction intermédiaire! Le truc coûte 40 millions d'euros par an à la collectivité nationale, au moment où on ampute le budget de France Télévisions de 80 millions d'euros!" Et quand on lui demande s'il regrette la diffusion de la séquence : "Je fais ce que je veux ! C'était une blague entre eux qui sont d'ailleurs très très potes!" "Je fais ce que je veux" : ça, c'est le CSA qui en décidera.