"Je vais t'enterrer" : Adeline Toniutti ("Star Ac'") raconte l'enfer des violences conjugales

Publié le Mardi 17 Janvier 2023
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
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"Je vais t'enterrer" : Adeline Toniutti ("Star Ac'") raconte l'enfer des violences conjugales
"Si tu pars, je vais t'enterrer là où personne ne te retrouvera". Dans l'émission "Sept à huit", la professeure de chant de la "Star Academy" Adeline Toniutti a témoigné des violences conjugales dont elle a été victime.
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"Ca a recommencé encore et encore". C'est une parole poignante qu'a libéré Adeline Toniutti, la professeur de chant de la dernière saison de la Star Academy, auprès de la journaliste Audrey Crespo-Mara. Dans l'émission Sept à huit ce 15 janvier, la jeune femme est revenue sur son passé de victime de violences conjugales.

A l'époque, la chanteuse vivait déjà un état de souffrance physique, gravement atteinte aux cordes vocales, après avoir inhalé des gaz toxiques qui avaient brûlé ses voies respiratoires. "Je m'endors soprano colorature et je me réveille aphone. J'ai tellement toussé que j'ai vomi du sang. Donc je crois que j'ai craché mes cordes vocales", a-t-elle raconté.

Une situation qui avait engendré chez elle dépression et anorexie : "J'avais envie de mourir. Je perds vraiment le sens de ma vie, je me sens très handicapée parce que quand je parle, j'entends une voix qui n'est pas moi. (...) Je suis pétillante et ma voix ne représente plus du tout ce que je suis".

Au même moment, Adeline Toniutti était donc également victime d'un conjoint violent qui profitait de sa vulnérabilité pour la violenter et la manipuler. "Au début, il m'a rabaissée : 'Tu ne sers à rien, tu ne travailles pas, en plus, tu fais la pute quand tu sors'. Après, c'était une première gifle. Un jour, il est rentré du travail et il a tourné la serrure. Il était fâché, j'avais mal mis les couverts sur la table et je me suis pris une tarte dans le visage", témoigne-t-elle.

"J'avais encore deux jambes pour partir"

"Je savais bien que ce n'était pas normal, mais j'étais tellement affaiblie, et puis il avait l'air pas bien. Et ça a recommencé encore et encore. Il m'a dit un jour : 'Si tu pars, je te coupe en morceaux, je creuse un trou dans un bois et je vais t'enterrer là où personne ne te retrouvera, même pas tes parents'", développe auprès de Sept à huit la professeure de chant. Des menaces terribles qui font froid dans le dos.

Adeline Toniutti éprouve alors non seulement une grande fragilité, mais aussi une véritable peur. Ce sont les alertes insistantes d'une amie qui va l'inciter à partir. "À ce moment-là, je ne sais pas ce qui se passe, je sens ma colonne vertébrale qui se hérisse comme un chat et je me dis que je peux encore me prendre en main. Je n'ai plus de voix, mais j'ai encore deux jambes pour partir. Et là, j'ai pris le téléphone, j'ai appelé SOS Femmes battues."

Un témoignage nécessaire.

Si vous ou une personne de votre entourage êtes victime de violence, vous pouvez composer le 3919, un numéro national et gratuit. La ligne est ouverte du lundi au samedi de 8 h à 22 h, l'anonymat des victimes est respecté.