Buzz
Une personne trans reçoit 30 000 dollars pour mauvais emploi de son pronom de genre
Publié le 6 octobre 2021 à 12:15
Par Clément Arbrun | Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
"Mégenrage". C'est le terme employé lorsqu'une personne trans est désignée par un pronom incorrect. Et c'est pour cette discrimination, et le renvoi abusif qui lui a succédé, qu'une personne trans a été dédommagée au sein d'un tribunal au Canada.
"Mégenrée", une personne trans reçoit 30.000 dollars dans un tribunal canadien "Mégenrée", une personne trans reçoit 30.000 dollars dans un tribunal canadien© Adobe Stock
La suite après la publicité

30 000 dollars. C'est la somme qu'a perçue une personne transgenre suite à son "mégenrage", autrement dit le mauvais emploi de son pronom de genre. Un dédommagement qui a eu lieu au Canada, et plus précisément au sein du tribunal des droits de la personne de la province de Colombie-Britannique, sur la côte ouest du pays.

Comme le rapporte Slate.fr, le manager d'un restaurant, le Buono Osteria, refusait d'employer les pronoms revendiqués par Jessie Nelson, son employé·e, se serait volontiers moqué d'iel, et l'a également renvoyé·e. Jessie Nelson se reconnaissait à travers l'usage de "them", autrement dit "iel", les pronoms de genre inhérents à la non-binarité. La non-binarité désigne le refus d'être catégorisé·e comme "homme" ou "femme" dans la société.

Puisqu'il rompt avec la binarité des genres imposée par la société, et par extension ses stéréotypes et injonctions, ce choix est incompris ou méprisé par bien des individus. Mais bien mal en a pris à ce manager intolérant.

"Je suis un être humain, avec un coeur qui bat"

Le manager du restaurant se plaisait à employer le pronom "elle" mais aussi de curieux sobriquets bien sexistes sur les bords - comme les déclinaisons anglophones du mot "chérie". "Ce comportement et la réponse de l'employeur constituaient une discrimination dans l'emploi fondée sur l'identité et l'expression de genre. Je suis un être humain, avec un coeur qui bat et un désir d'être vu, estimé et entendu dans le monde", a fustigé en retour en retour la victime l'espace d'un puissant discours.

Une formule approuvée par le tribunal de Colombie-Britannique, qui a vu là "une violation des droits humains". Une politique sur l'utilisation des pronoms de genre et une formation adaptée pour le personnel et les gestionnaires sur l'inclusion devraient prochainement être mises en place au sein de l'établissement. Si le passage par la loi est le signe d'une évolution certaine des mentalités, le refus d'employer les bons pronoms de genre en dit long sur le mépris encore suscité par le concept de non-binarité.

"Une personne non-binaire n'a pas non plus envie d'expliquer en permanence ce qu'est la non-binarité, avoir à se représenter en public et à s'exprimer à ce sujet. On ne peut pas éduquer les gens un par un dans la rue ! ", nous détaillait Aline Mayard, l'autrice de I Like That, la newsletter des cultures LGBTQ. "On croit que la non-binarité est une "lubie" portée uniquement par les jeunes, or des non-binaires, il y en a toujours eu. Avant, on n'avait pas la même éducation, ni l'accès aux réseaux sociaux, alors les personnes non-binaires devaient penser qu'elles étaient 'étranges', 'cassées", dans l'incompréhension et le déni", développe l'experte.

Incompréhension et déni sont encore bien trop présents malheureusement.

Mots clés
Buzz News essentielles Société LGBTQI Transgenre loi canada
Sur le même thème
"J'aime bien voir les mamies, ça me fait penser à mes parents" : dans les Deux-Sèvres, une résidence réunit personnes âgées et jeunes migrants
immigration
"J'aime bien voir les mamies, ça me fait penser à mes parents" : dans les Deux-Sèvres, une résidence réunit personnes âgées et jeunes migrants
19 juin 2024
A Cannes, une victoire bouleversante pour "toutes les personnes transgenres qui souffrent !" play_circle
Culture
A Cannes, une victoire bouleversante pour "toutes les personnes transgenres qui souffrent !"
27 mai 2024
Les articles similaires
"C'est pour ma femme !" : la cycliste lesbienne Marie Patouillet remporte la première médaille française des Paralympiques play_circle
Société
"C'est pour ma femme !" : la cycliste lesbienne Marie Patouillet remporte la première médaille française des Paralympiques
30 août 2024
"Protéger ma femme" : grand espoir du Nouveau Front Populaire, Lucie Castets fait son coming out lesbien et cela n'a rien d'anodin play_circle
Société
"Protéger ma femme" : grand espoir du Nouveau Front Populaire, Lucie Castets fait son coming out lesbien et cela n'a rien d'anodin
7 août 2024
Dernières actualités
Gisèle Pélicot bientôt au Panthéon ? play_circle
Sydney Sweeney : tous les secrets forme et beauté de l'actrice, entre Pilates et sucreries play_circle
bien-être
Sydney Sweeney : tous les secrets forme et beauté de l'actrice, entre Pilates et sucreries
23 octobre 2024
La "Carrie" de Stephen King ENFIN incarnée par une femme grosse ? play_circle
Body positive
La "Carrie" de Stephen King ENFIN incarnée par une femme grosse ?
23 octobre 2024
Dernières news