Kathryn Bigelow est de retour. Enfin !
On n'avait pas eu de nouvelles de la cinéaste, sacrée Meilleure réalisatrice pour Démineurs (il y a 20 ans, déjà, oui oui), depuis la sortie et le succès critique de Detroit, sa fable politique. Kathryn Bigelow, c'est une immense cinéaste, capable de délivrer un film culte gentiment homo érotique (Point Break) comme de bouleverser nos repères visuels en expérimentant à foison niveau mise en scène (la dystopie Strange Days et son usage impressionnant de la vue subjective).
C'est l'une des seules femmes, avec Chloé Zhao, à avoir été sacrée aux Oscars. En un siècle d'existence de la cérémonie. Et aujourd'hui, Bigelow, pour l'anecdote, ex femme de James Cameron, réalise un come back en fanfare avec l'accueil très élogieux de son tout nouveau film, très attendu : House of Dynamite. Titre qui en dit déjà long sur le caractère haletant de la chose. Comme toujours chez Bigelow.
Un thriller haletant qui reçoit quantité de fleurs et pour beaucoup, marquent les retrouvailles impactantes entre une grande cinéaste et son public.
On avait pas vu aussi haletant depuis 8 ans.
Précisément, depuis la sortie en salles de son précédent film, Detroit. Avec A House of Dynamite, Kathryn Bigelow se réconcilie avec le cinéma d'action, genre dont elle est l'un des très, très rares, porte étendards féminins. Et la critique, suite à l'avant-première exclusive du film à Venise, n'a pas manqué d'applaudir ce geste.
Idris Elba, Rebecca Ferguson, Gabriel Basso, Jared Harris, Tracy Letts, Anthony Ramos, Moses Ingram.... Une distribution éclatante pour un film qui l'est tout autant. Car il est question d'une course contre la montre à base d'arme nucléaire, nous immergeant au plus près des angoisses des grands dirigeants, comme des petites mains. Tout simplement.
Bigelow ne souhaite toujours pas réaliser de rom com, et c'est tant mieux - quoique Point Break peut s'envisager facilement comme une histoire d'amour musclée entre sportifs, ou encore une ode à l'amitié virile, façon surf. Avec A House of Dynamite, les journalistes les plus aiguisés saluent même son aptitude un proposer un thriller politique, voire, un manifeste, anti nucléaire, anti belliciste, dans une Amérique qui se dirige dans l'autre sens...
"Un choc", "Impressionnant", "Spectaculaire", "Haletant", lit-on déjà de la part de la presse. "Sophistiqué", "musclé", "costaud", "renversant", "sous haute tension", "uppercut", "coup de poing", les qualificatifs les plus exacerbés s'alignent aussi bien du côté des journalistes français que des journaux étrangers afin de saluer le retour de la reine de l'entertainement testostéroné.
Et la critique cinéma d'y voir là un nouvel grand avènement : le sacre éventuel de Bigelow aux Oscars.
Nouvelle statuette à la clef ?