Bo Bragason. Retenez bien ce nom. Il est déjà légendaire.
Littéralement. Car il s'agit de l'interprète principale de La légende de Zelda, adaptation aussi attendue que redoutée du jeu vidéo éponyme, pierre angulaire de l'imaginaire Nintendo aux côtés de la licence Mario. Zelda, c'est une princesse mythique que côtoie de près Link, héros intrépide parcourant mille et un territoires en son nom.
Chefs d'oeuvre du vidéoludisme que la saga contemplative, aventurière et poétique de Zelda. En sera-t-il autant de la transposition en live - ou en "live action" - de ces classiques pixelisés ? Les fans ont d'autres chats à fouetter en vérité : car c'est le choix même de l'actrice qui les fait intensément réagir. Perplexité, au mieux. Indignation, colère, incompréhension, au pire.
Mais pourquoi ? C'est à la fois simple et compliqué...
Sur les réseaux sociaux, les commentaires virulents déferlent.
"Et Hunter Schafer alors ?!", "Hunter Schafer aurait été parfaite", "Hunter Schafer ressemble tellement plus à Zelda", "Imaginer Hunter Schafer dans ce rôle... Et caster quelqu'un d'autre", lit-on ainsi sur le compte Instagram de Sens Critique, espace commentaires.
Vous avez deviné la raison : les fans n'avaient qu'un nom à la bouche dans l'hypothèse d'un Zelda 'en live' : Hunter Schafer. Hunter Schafer, c'est l'une des révélations époustouflantes de la série choc Euphoria, aux côtés de Sydney Sweeney, Zendaya et Jacob Elordi. Une icône trans, une égérie fashion, qui flamboie à chaque arrivée sur le tapis rouge, une comédienne de talent, déjà repérée par les plus grands auteurs (Yorgos Lanthimos, le plus grand fan d'Emma Stone au monde), et c'est surtout... Et bien, le sosie absolue et impropable de la princesse Zelda.
Effectivement, l'actrice lui ressemble comme deux gouttes d'eau.
Avec son visage angélique, sa beauté surnaturelle, ses oreilles elfiques, Hunter Schafer suscite une large fascination et cela fait de longues années que les internautes évoquent le nom de "Princesse Zelda" dès qu'il est question de son actualité, ou que la moindre photo circule à son sujet. C'est un fait.
Sur le web, les fans sont outrés par sa mise au ban, alors même que la comédienne elle-même a déjà exprimé son envie d'incarner le personnage fictif. Le buzz autour de cette rumeur semble l'amuser, et la princesse, la passionner. En incarnant un rôle aussi royal, littéralement, Hunter Shafer offrirait une icône de plus au rang des icônes transgenres. Une avancée révolutionnaire pour la communauté LGBTQ.
Oui mais voilà : Nintendo en a décidé autrement.
Tant et si bien que parmi les réactions, d'aucuns dénoncent une forme de transphobie, inavouée, non assumée : une manière de réagir à l'appel massif des fans - le rapprochement entre Zelda et Schafer a fait l'objet de billets de blogs, de débats sur les forums, de memes - par la négative. Les fans envisagent cette décision comme une sorte de crainte qui ne dit pas son nom : celle de mettre en lumière une comédienne trans, dans une production grand public, sur une licence aussi énorme. Une frilosité qui l'air de rien en dit long sur les temps qui courent, alors que les violences anti-trans se multiplient et s'exacerbent, dans l'ignorance la plus totale.