Amy Schumer a supprimé sur ses plateformes ses photos mettant en scène son corps "d'avant". La star de l'humour US a perdu quasi 20 kilos et souhaite donner le la à sa nouvelle apparence.
Une perte pour le mouvement body positive ? Controverses et polémiques se multiplient.
Star drôlatique qui essuie un vent de controverses associées au conflit israelo-palestinien, mais aussi, de polémiques liées à son apparence. Qui l'eut cru ? Silhouette qui engendre toutes les tensions pour une raison toute bête. Amy Schumer, connue comme une icône body positive, à l'instar de Lizzo, a perdu du poids.
Beaucoup, près de 20 kilos. Il y a peu, elle a supprimé d'anciennes photos, qu'elle doit estimer douloureuses à revoir. Et les internautes sont furibards.
Rétorquer à ces anonymes qu'ils n'ont qu'à s'occuper de leur popotin est tentant, mais cette actualité engendre une vraie problématique.
"De la grossophobie à la minceur : pourquoi sommes-nous si en colère quand des célébrités prônant l’acceptation de soi perdent du poids ?", analyse à ce titre CBC.
Les égéries body positive n'ont-elles pas le droit de changer ? De perdre du poids ? Doivent-elles ne pas faire de régime parce que celui-ci serait contraire à leurs convictions ? Ou à celles qu'on leur prête ? Contresens et paradoxes s'expriment ici, puisqu'une femme doit pouvoir décider de son corps, et de ses choix.
Cela étant, dans une époque bouleversée par un alarmant retour de l'ultra-maigreur, dans la mode et sur nos écrans, le malaise est collectif plus qu'individuel.
"En plus d'Amy Schumer on peut citer Maghan Trainor, 31 ans, qui a parlé ouvertement de sa perte de poids, qu’elle attribue à des changements de mode de vie, au suivi d’une diététicienne et à l’utilisation du Mounjaro, un médicament injectable contre le diabète de type 2 similaire à l’Ozempic. Pourtant, certains fans ont été surpris de voir celle-là même qui chantait il y a quelques temps de cela. “Quel dommage qu’une autre femme prônant l’acceptation de soi ait encore une fois fait exactement ce qu’elle était censée dénoncer, a écrit une internaute suite au partage de ces photos. Trainor n'est en vérité qu'une des nombreuses célébrités — comme Amy Schumer, Mindy Kaling, Lizzo et Oprah Winfrey — qui ont récemment dévoilé des transformations physiques radicales."
A voir les stars "plus size" d'hier, Amy Schumer ou Rebel Wilson par exemple, changer physiquement, et en retour, c'est malheureusement toujours le cas, être critiquées d'une façon très virulente sur les réseaux sociaux, on ne peut qu'éprouver de la gêne.
La controverse émane davantage par-delà ces jugements sexistes d'un constat plus global qui n'est pas sans lien avec un retour de bâton par rapport aux grandes avancées féministes. Pour faire concis, le body positive, cette lutte pour la diversité des corps, et l'inclusion des corps plus size, des femmes grosses (car gros n'est pas un gros mot, tel que le manifeste le mouvement Gras Politique), bat de l'aile ces dernières années.
Jusqu'à ne plus exister ou presque. Et ses égéries s'amoncellent.
Lizzo, Amy Schumer, ne sont que la face émergée de l'iceberg. Des plateformes hier ruisselaient de posts body positive. Parce que c'est avant tout le militantisme en ligne qui a donné ses lettres de noblesse à cet engagement sororal et inclusif. Donner de la visibilité aux femmes grosses a été l'un des grands combats du féminisme tel qu'il s'est exprimé, même avant #MeToo, de façon digitale. En 2025, la grossophobie s'est exacerbée. N'importe quelle section commentaires peut en témoigner. Et le burn out militant aussi a tutoyé des records. Le choix de célébrités concernant leur perte de poids n'est pas sans lien avec ce cyber-harcèlement massif et misogyne.
CBC : "L'obsession de la société pour le corps féminin n'est pas nouvelle, mais cette vague de célébrités qui perdent du poids – souvent grâce à des médicaments comme Ozempic – a touché un point sensible. Les articles décrivent ces stars comme méconnaissables. Des chroniqueurs se demandent si le mouvement body positive n'était qu'un leurre. Et tandis que certains déplorent cette prétendue trahison, d'autres soulignent l'hypocrisie de ceux qui stigmatisent les femmes pour leur perte de poids et affirment que personne n'a à se justifier sur son physique."
Le bas blesse quand cela engendre une perte de représentation et de diversité. Mais cela ne doit pas engendrer des violences en ligne et des jugements acerbes. L'inverse de ce que le féminisme prône. D'autant plus quand les icônes d'aujourd'hui ont pour noms Nicola Coughlan ou Tess Holiday. D'autres emblèmes body positive. Mots auxquels d'aucuns telle Demi Lovato privilégient de nos jours ceux de Body Neutral.
player2