Société
Une photo de règles crée la polémique sur Instagram
Publié le 30 mars 2015 à 18:35
Par Marie Chaumière
Instragram a supprimé la photo postée par une artiste montrant un pantalon taché de sang menstruel. Le réseau social s'est excusé après le tollé suscité par cette censure qui en dit long sur le caractère tabou des règles.
LA photo qui a fait polémique sur Instagram. LA photo qui a fait polémique sur Instagram.© DR/ Compte Instagram de Rupi Kaur
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Qui a peur des règles ? Instagram visiblement, pusique le réseau social a censuré à deux reprises une photo qui révélait des taches de sang menstruel postée sur sa plateforme. Ce cliché, posté le 25 mars pour la première fois par l'artiste et poète Rupi Kaur, dévoilait en effet une femme allongée sur un lit et photographiée de dos. Le caractère subversif de cette photo, du moins aux yeux des membres qui l'ont signalée, tenait aux deux petites taches de sang visibles sur le pantalon de la jeune femme et sur les draps.

La polémique suscitée par cette censure injustifiée a contraint Instagram à présenter ses excuses à Rupi Kaur, arguant que la photo avait été supprimée par mégarde par un de ses employés après avoir été signalée pour son caractère prétendument choquant par des utilisateurs.

>> Instagram supprime le compte d'une blogueuse à cause d'une photo de sa fille le ventre à l'air <<

Un geste aussi esthétique que politique

Pour la jeune femme, dont la photo s'inscrit justement dans un travail sur les règles et leur représentation, cette censure témoigne de l'hypocrisie du monde dans lequel nous vivons, qui ferme les yeux sur la nudité mais ne supporte pas la vision du sang menstruel.

"Merci Instagram pour cette réaction qui illustre exactement ce que mon travail avait pour but de dénoncer. Vous avez détruit ma photo à deux reprises sous prétexte qu'elle contreviendrait aux règles d'utilisation. Je ne présenterai pas mes excuses pour avoir refusé d'alimenter l'orgueil et la misogynie d'une société qui veut bien voir mon corps en sous-vêtements mais n'accepte pas une simple fuite. Alors que les pages du réseau sont remplies de photos ou de comptes où les femmes, dont beaucoup de mineures, sont réduites à des objets et des images pornographiques et traitées comme moins que des êtres humains.", a-t-elle écrit sur Facebook et Instagram une fois la polémique éteinte.

La photographie de Rupi Kaur évoque la démarche de cette jeune Allemande qui a entrepris de laisser des serviettes hygiéniques dans les rues de sa ville afin de dénoncer le tabou qui règne au sujet des règles des femmes. En montrant des protections périodiques et en prenant en photo une fuite de sang, chacune de ces deux jeunes femmes accomplit un geste aussi esthétique que politique.



thank you @instagram for providing me with the exact response my work was created to critique. you deleted a photo of a woman who is fully covered and menstruating stating that it goes against community guidelines when your guidelines outline that it is nothing but acceptable. the girl is fully clothed. the photo is mine. it is not attacking a certain group. nor is it spam. and because it does not break those guidelines i will repost it again. i will not apologize for not feeding the ego and pride of misogynist society that will have my body in an underwear but not be okay with a small leak. when your pages are filled with countless photos/accounts where women (so many who are underage) are objectified. pornified. and treated less than human. thank you. this image is a part of my photoseries project for my visual rhetoric course. you can view the full series at rupikaur.com the photos were shot by myself and @prabhkaur1 i bleed each month to help make humankind a possibility. my womb is home to the divine. a source of life for our species. whether i choose to create or not. but very few times it is seen that way. in older civilizations this blood was considered holy. in some it still is. but a majority of people. societies. and communities shun this natural process. some are more comfortable with the pornification of women. the sexualization of women. the violence and degradation of women than this. they cannot be bothered to express their disgust about all that. but will be angered and bothered by this. we menstruate and they see it as dirty. attention seeking. sick. a burden. as if this process is less natural than breathing. as if it is not a bridge between this universe and the last. as if this process is not love. labour. life. selfless and strikingly beautiful.

Une photo publie par Rupi Kaur (@rupikaur_) le

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