"Comme une actrice" : Julie Gayet nous éblouit dans ce conte féministe étonnant

Une oeuvre riche donc, portée par une Julie Gayet éblouissante de mélancolie, riche de cette partition qui le fait osciller de l'amante passionnée... A la sorcière des temps modernes. Difficile de ne pas être envoûté.

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Séduction, regard masculin, âgisme... A la fois thriller, romance et conte moderne, "Comme une actrice" s'empare d'enjeux féministes traités sous l'angle du surnaturel et de la fable. Un ovni qui fait la part belle à une Julie Gayet étonnante de mélancolie

A découvrir en salles depuis le 8 mars, ce film ralte l'histoire d'une actrice qui, armée d'une potion, peut se métamorphoser en n'importe quelle autre femme, jeune de préférence

Notre protagoniste, Anna, va s'en servir pour renouer avec son époux (Benjamin Biolay). Et avec un désir qu'elle pensait éteint...

C'est un film étonnant qui aborde l'âgisme, cette stigmatisation que subissent les personnes et plus encore les femmes une fois atteint le cap de la cinquantaine. Cette impression d'être mise à l'écart : de devenir une femme invisible, littéralement.

Plutôt que femme invisible, Anna devient une créature mythologique, épousant en quelques gouttes les formes de toutes celles alentours. Une allégorie de la quête de jeunesse, de la "beauté fatale", pour paraphraser l'essai de Mona Chollet...

Ce pitch d'une héroïne pouvant multiplier les apparences, si elle renvoie à la chirurgie esthétique, est également une métaphore de l'art de comédienne, qui va faire de sa vie une vaste loge où elle se maquillerait pour jouer, chaque jour, un rôle différent.

C'est ce qui rend le personnage d'Anna si complexe et authentique : se sacrifiant totalement à cette intrigue surnaturelle (absorber la potion détruit peu à peu son corps), elle n'en est pas moins puissante, déterminée, maîtresse du jeu...