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#1ereFoisEpilation : un hashtag pour raconter l'histoire de nos poils
Publié le 15 janvier 2019 à 13:17
Par Pauline Machado | Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.
Le compte Twitter Liberté, Pilosité, Sororité lance le mouvement #1ereFoisEpilation, pour encourager les femmes à parler de leurs poils, et surtout à dire pourquoi elles s'en sont vraiment débarassé pour la première fois.
Briser le tabou autour de la pilosité féminine Briser le tabou autour de la pilosité féminine© Getty Images
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Vous rappelez-vous de la première fois que vous avez mis la main sur un rasoir, sur une crème dépilatoire ou sur une bande de cire ? Et si vous faites partie des chanceuses qui ont eu le droit à un rendez-vous chez l'esthéticienne plutôt qu'à une séance improvisée sur le bidet, pourquoi avez-vous passé le pas ? Si vous y pensez, y a-t-il une raison exacte pour laquelle vous avez décidé de vous débarrasser de vos poils ?

C'est ce qu'à voulu savoir le compte Twitter Liberté, Pilosité, Sororité. Le collectif féministe non-mixte lutte pour l'acceptation de la pilosité féminine, comme on peut le lire dans leur bio, et soulève cette question encore inédite. Car si les mouvements qui souhaitent libérer le poil féminin sont de plus en plus nombreux (comme #JanuHairy, l'initiative qui encourage les femmes à tout laisser pousser en janvier), on s'attarde moins sur le pourquoi du comment.

Le 13 janvier, elles ont donc lancé la campagne #1ereFoisEpilation qui demande aux femmes de tous âges de raconter ce qui les a poussées à tout enlever. Étrangement, parmi les dizaines de posts qui ont répondu à l'appel, aucun ne relate une envie naturelle de faire disparaître ce qui poussait sur leurs jambes ou sous leurs aisselles. Personne n'en parle comme d'un rêve d'ado auquel elles pensaient en s'endormant le soir - normal nous direz-vous, mais alors pourquoi trouve-t-on cela si ordinaire quand les hommes n'ont pas à le faire ?

Les témoignages parlent plutôt du regard et du jugement des autres, des moqueries des garçons et d'autres filles ou de la volonté de ressembler à des standards de beauté pour ne pas sortir du lot.

Et puis surtout, on remarque l'âge qu'avaient les femmes qui prennent la parole lors de ces premières fois : 9 ans, 10 ans, 11 ans, 13 ans. Peu d'entre elles passent la barre des 14 ans, et toutes évoquent la pression qu'elles subissaient.

Une pression que l'on explique par la sexualisation du corps de la femme dès la pré-puberté, à la limite de l'enfance, par la société. Car, et c'est la conclusion que Liberté, Pilosité, Sororité nous pousse à faire, si ce n'est pas à cause de cette sexualisation, du fait que l'on se doit d'être belle, pourquoi vouloir à tout prix imposer aux femmes d'être imberbe ?

Certes, aujourd'hui, étant adultes, on peut choisir de faire exactement comme bon nous semble. Laisser pousser ou pas, et agir en connaissance de cause. Mais être consciente de la véritable raison derrière cet acte jugé ordinaire nous permettra surtout de ne pas perpétuer cette pression ancestrale qui dit qu'une femme doit plaire, et donner un meilleur exemple aux futures générations.

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