Société
En janvier, on arrête de s'épiler pour tordre le cou aux diktats
Publié le 7 janvier 2019 à 17:43
Par Léa Drouelle
Une Britannique a lancé un défi sur la toile pour briser les diktats autour des poils féminins. Baptisé "JanuHairy", le challenge invite toutes les femmes à ne pas s'épiler pendant le mois de janvier.
En janvier, on arrête de s'épiler pour tordre le cou aux diktats En janvier, on arrête de s'épiler pour tordre le cou aux diktats© Getty Images
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Comme le veut la tradition, chaque début d'année s'accompagne de son lot de bonnes résolutions. Ce millésime 2019 semble se présenter sous l'angle des défis. Depuis plusieurs jours, le challenge "Dry January" venu des Royaume-Uni cartonne sur la toile. L'objectif ? Ne pas boire une goutte d'alcool en janvier.

Un autre challenge a récemment vu le jour sur les internets : le "JuanHairy", jeu de mots issu d'une contraction de "January" (janvier) et "Hairy" (poilu). Cette fois, le principe consiste à ne pas s'épiler pendant un mois. Un défi original lancé par la Britannique Laura Jackson auquel on adhère totalement et qui devrait probablement intéresser un certain nombre d'entre vous.

Certain·es rétorqueront sans doute que si l'idée nous plaît autant, c'est parce qu'on a un poil dans la main à l'idée de se raser les gambettes et de se coltiner les douloureuses bandes de cire autour du maillot. Pas totalement faux.

Mais on peut aussi prendre part au défi pour la bonne et simple raison que certaines femmes, et même certains hommes, ne rencontrent aucun problème à la vue d'une paire de jambes féminines bien garnie d'une point de vue pilosité. On peut même réellement apprécier et célébrer nos poils, affirme Laura Jackson.

"Certaines personnes autour de moi ne comprenaient pas pourquoi je ne me rasais pas"

"J'ai laissé pousser mes poils pour une représentation dans le cadre de mon diplôme d'art dramatique en mai 2018. Il y a eu des parties qui m'ont posé problème et d'autres qui m'ont vraiment ouvert les yeux sur le tabou de la pilosité corporelle chez une femme. Après quelques semaines d'adaptation, j'ai commencé à aimer mes poils . J'ai aussi commencé à apprécier l'absence des séances pénibles d'épilation", raconte Laura Jackson sur le compte Instagram Janu_Hairy.

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Hi I'm Laura, the gal behind Januhairy! I thought I would write a little about my experiences and how Januhairy came about... I grew out my body hair for a performance as part of my drama degree in May 2018. There had been some parts that were challenging for me, and others that really opened my eyes to the taboo of body hair on a woman. After a few weeks of getting used to it, I started to like my natural hair. I also started to like the lack of uncomfortable episodes of shaving. Though I felt liberated and more confident in myself, some people around me didn't understand why I didn't shave/didn't agree with it. I realised that there is still so much more for us to do to be able to accept one another fully and truly. Then I thought of Januhairy and thought I would try it out. It's a start at least . . . I have had a lot of support from my friends and family! Even though I had to explain why I was doing it to a lot of them which was surprising, and again, the reason why this is important to do! When I first started growing my body hair my mum asked me "Is it you just being lazy or are you trying to prove a point?" . . . why should we be called lazy if we don't want to shave? And why do we have to be proving a point? After talking to her about it and helping her understand, she saw how weird it was that she asked those questions. If we do something/see the same things, over and over again it becomes normal. She is now going to join in with Januhairy and grow out her own body hair which is a big challenge for her as well as many women who are getting involved. Of course a good challenge! This isn't an angry campaign for people who don't see how normal body hair is, but more an empowering project for everyone to understand more about their views on themselves and others. This picture was taken a few months ago. Now I am joining in with Januhairy, starting the growing process again along with the other wonderful women who have signed up! Progress pictures/descriptions from our gals will be posted throughout the month. Lets get hairy #januhairy #bodygossip #bodyhairmovement #happyandhairy #loveyourbody #thenaturalrevolution #natural #hairywomen #womanpowe

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"Tu essaies de prouver quelque chose ?"

Comme on pouvait s'y attendre, ce défi ne rencontre pas que des adeptes. Sur Instagram, Laura Jackson explique qu'elle a dû essuyer de nombreuses critiques négatives.

"Bien que je me sentais libérée et plus confiante, certaines personnes autour de moi ne comprenaient pas pourquoi je ne me rasais pas ou pourquoi je n'étais pas d'accord avec elles", explique la femme de 21 ans, qui a également dû affronter les interrogations perplexes de sa mère.

"Quand j'ai commencé à faire pousser mes poils, ma mère m'a demandé : 'Est-ce que c'est parce que tu es paresseuse ou parce que tu essaies de prouver quelque chose ?'.

"Pourquoi sommes-nous jugées paresseuses simplement parce que nous ne voulons pas nous raser ? Et pourquoi on doit se justifier ?", s'insurge la jeune anglaise.

Prôner l'acceptation de soi et de son corps

L'objectif de ce défi revient surtout à briser les diktats selon lesquels une femme qui se laisse pousser les poils n'est "pas féminine".

"Il ne s'agit pas d'un coup de gueule contre les gens qui ne voient pas à quel point les poils corporels sont normaux, mais plutôt d'un projet qui permet à chacun·e de mieux comprendre son point de vue sur lui-même et les autres", précise Laura Jackson.

Et donc, à s'accepter telle que l'on est... avec ou sans poils.

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