En janvier, on arrête de s'épiler pour tordre le cou aux diktats

Publié le Lundi 07 Janvier 2019
Léa Drouelle
Par Léa Drouelle Journaliste
En janvier, on arrête de s'épiler pour tordre le cou aux diktats
En janvier, on arrête de s'épiler pour tordre le cou aux diktats
Une Britannique a lancé un défi sur la toile pour briser les diktats autour des poils féminins. Baptisé "JanuHairy", le challenge invite toutes les femmes à ne pas s'épiler pendant le mois de janvier.
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Comme le veut la tradition, chaque début d'année s'accompagne de son lot de bonnes résolutions. Ce millésime 2019 semble se présenter sous l'angle des défis. Depuis plusieurs jours, le challenge "Dry January" venu des Royaume-Uni cartonne sur la toile. L'objectif ? Ne pas boire une goutte d'alcool en janvier.

Un autre challenge a récemment vu le jour sur les internets : le "JuanHairy", jeu de mots issu d'une contraction de "January" (janvier) et "Hairy" (poilu). Cette fois, le principe consiste à ne pas s'épiler pendant un mois. Un défi original lancé par la Britannique Laura Jackson auquel on adhère totalement et qui devrait probablement intéresser un certain nombre d'entre vous.

Certain·es rétorqueront sans doute que si l'idée nous plaît autant, c'est parce qu'on a un poil dans la main à l'idée de se raser les gambettes et de se coltiner les douloureuses bandes de cire autour du maillot. Pas totalement faux.

Mais on peut aussi prendre part au défi pour la bonne et simple raison que certaines femmes, et même certains hommes, ne rencontrent aucun problème à la vue d'une paire de jambes féminines bien garnie d'une point de vue pilosité. On peut même réellement apprécier et célébrer nos poils, affirme Laura Jackson.

"Certaines personnes autour de moi ne comprenaient pas pourquoi je ne me rasais pas"

"J'ai laissé pousser mes poils pour une représentation dans le cadre de mon diplôme d'art dramatique en mai 2018. Il y a eu des parties qui m'ont posé problème et d'autres qui m'ont vraiment ouvert les yeux sur le tabou de la pilosité corporelle chez une femme. Après quelques semaines d'adaptation, j'ai commencé à aimer mes poils . J'ai aussi commencé à apprécier l'absence des séances pénibles d'épilation", raconte Laura Jackson sur le compte Instagram Janu_Hairy.

"Tu essaies de prouver quelque chose ?"

Comme on pouvait s'y attendre, ce défi ne rencontre pas que des adeptes. Sur Instagram, Laura Jackson explique qu'elle a dû essuyer de nombreuses critiques négatives.

"Bien que je me sentais libérée et plus confiante, certaines personnes autour de moi ne comprenaient pas pourquoi je ne me rasais pas ou pourquoi je n'étais pas d'accord avec elles", explique la femme de 21 ans, qui a également dû affronter les interrogations perplexes de sa mère.

"Quand j'ai commencé à faire pousser mes poils, ma mère m'a demandé : 'Est-ce que c'est parce que tu es paresseuse ou parce que tu essaies de prouver quelque chose ?'.

"Pourquoi sommes-nous jugées paresseuses simplement parce que nous ne voulons pas nous raser ? Et pourquoi on doit se justifier ?", s'insurge la jeune anglaise.

Prôner l'acceptation de soi et de son corps

L'objectif de ce défi revient surtout à briser les diktats selon lesquels une femme qui se laisse pousser les poils n'est "pas féminine".

"Il ne s'agit pas d'un coup de gueule contre les gens qui ne voient pas à quel point les poils corporels sont normaux, mais plutôt d'un projet qui permet à chacun·e de mieux comprendre son point de vue sur lui-même et les autres", précise Laura Jackson.

Et donc, à s'accepter telle que l'on est... avec ou sans poils.