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"Girlboss" : la nouvelle série Netflix mode et girl power
Publié le 20 avril 2017 à 18:41
Par Anaïs Orieul | Journaliste
Anais Orieul, journaliste spécialisée dans les sujets de société sur le site terrafemina.com
Pour sa nouvelle création originale, Netflix a décidé de tirer le portrait de Sophia Amoruso, jeune femme sans le sou transformée en businesswoman flamboyante grâce à son amour de la frippe. Série pop et exaltée, "Girlboss" se bingewatche aisément.
Girlboss : pourquoi il faut regarder la nouvelle série Netflix Girlboss : pourquoi il faut regarder la nouvelle série Netflix© Netflix
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Le calendrier est fourbe. Alors que Sophia Amoruso a quitté son poste de P-DG chez Nasty Gal depuis quelques mois et que l'entreprise vient tout juste de mettre la clé sous la porte, c'est à ce moment précis que Netflix lance Girlboss, série adaptée de la vie de la femme d'affaires. Mais peu importe finalement. L'histoire de celle que le New York Times a surnommé la "Cendrillon de la technologie" vaut la peine d'être racontée. Peu connue sur notre continent, Sophia Amoruso symbolise le rêve américain façon Silicon Valley. Décrocheuse scolaire pas franchement intéressée par le travail, elle lance en 2006 Nasty Gal, une boutique de vêtements vintage sur eBay. Elle a alors 22 ans. En quelques années, elle transforme Nasty Gal en site de vente en ligne et engrange des millions d'euros. La nouvelle légende de Cendrillon était née.

Pour raconter la vie de cette businesswoman pleine de bagou, Netflix est allé puiser directement dans les mémoires/conseils pour jeunes entrepreneuses de Sophia Amoruso. Publié en 2014, #Girlboss est rapidement devenu un best-seller. Sentant la pépite à mille lieux, Charlize Theron en a acheté les droits puis s'est acoquinée avec la scénariste Kay Cannon, à qui l'on doit notamment les scénarios de Pitch Perfect 1 et 2. Vendue d'abord à la Fox, la série s'est retrouvée à la rue quand les dirigeants ont commencé à jouer les frileux sur le titre et le caractère pas forcément choupi de l'héroïne. Intransigeantes, Charlize Theron et Kay Cannon sont finalement allées taper à la porte de Netflix, une compagnie qui a bien compris que les femmes fortes et complexes font vendre (Orange is the New Black, Jessica Jones, The Crown, Unbreakable Kimmy Schmidt, The OA). Lancée ce 21 avril sur le service de VOD, Girlboss est une série qui referme quelques imperfections, mais elle intrigue. Car la Sophia Amoruso que les Américains connaissent n'a pas toujours eu bonne réputation. Réputée hautaine et froide par ses employés (quand elle ne met pas à la porte ses collaboratrices enceintes), la star du e-commerce peut-elle faire une héroïne de télévision digne de ce nom ?

"Girlboss", la nouvelle série de Netflix © Netflix
Une girlboss survoltée

Girlboss annonce tout de suite la couleur : la série "est très librement" inspirée du parcours de Sophia Amoruso. Sa vie est donc forcément bien plus romancée et chaque épiphanie se transforme en pur moment de télévision. Ainsi, quand à la fin du premier épisode, la jeune femme décide de vendre une veste en cuir des années 70 récemment acquise pour une dizaine de dollars sur eBay, il est impossible de ne pas sentir que ce geste annonce une aventure bigger than life. Mais si les tribulations de la jeune femme intriguent, le caractère du personnage peut frustrer le téléspectateur. Britt Robertson (Under The Dome) incarne une Sophia survoltée, tellement survoltée qu'elle en oublie parfois d'être attachante. Il faudra ainsi attendre l'épisode 4 pour que l'héroïne mette un peu le frein sur l'agressivité et se montre plus mature. Et forcément, quand un personnage gagne en relief et quand il développe de vraies émotions, c'est là que la série devient intéressante. Mais la personnalité excessive de Sophia est heureusement contrebalancée par des détails franchement cool. Ainsi, Girlboss s'offre pour toile de fonds un San Francisco arty, hipster avant l'heure (on est en 2006), dont les rues en forme de montagnes russes regorgent de friperies, de bars, et de personnalités lunaires.

Et parce que Sophia Amoruso ne serait jamais devenue celle qu'elle est sans Internet, la série s'est donc amusée avec les codes de la technologie de l'époque. Sophia revend ses fringues sur un iMac bleu ciel aux formes arrondies, quand ses textos apparaissent à l'image, c'est via un écran de téléphone vieillot. Pour décrire le World Wide Web de l'époque, la série évite les constants rappels à MySpace et préfère des mises en scène créatives et stylisées. L'autre bon point ? Les références à la pop culture, généralement drôles et bien amenées, qui nous transportent dix ans en arrière. De la série Newport Beach au groupe de rock The Strokes, la série s'amuse à distiller références très populaires ou plus pointues.

Girlboss n'est pas la meilleure création originale de Netflix. Son héroïne est parfois éreintante et la relation amoureuse qu'elle entretient avec un batteur sympathique ne fait pas partie des intrigues les plus intéressantes (du moins au début). Mais ces petits défauts sont compensés par de jolies qualités, comme l'apparition de seconds rôles drôles et attachants, la qualité des costumes et l'inventivité de la mise en scène. Ode à l'empowerment au féminin, Girlboss cultive son aura Girl Power avec toute la fougue de sa jeunesse. Et si le résultat est parfois un peu maladroit, ce n'est pas très grave finalement.

Girlboss, 13 épisodes, à partir du 21 avril sur Netflix, avec Britt Robertson, Ellie Reed, et Johnny Simmons.

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