Violences obstétricales : un livre sur la grossesse choque les internautes

Publié le Vendredi 04 Août 2017
Le HuffPost
Par Le HuffPost Média
Les violences obstétricales au coeur du passage polémique d'un livre
Les violences obstétricales au coeur du passage polémique d'un livre
Un passage polémique tiré du livre "La grossesse des paresseuses" relance le sujet essentiel des violences obstétricales.
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Les violences obstétricales sont "un sujet essentiel" qui "doit impérativement être étudié", a estimé jeudi 27 juillet l'Ordre des sages-femmes en réaction à une polémique déclenchée par la secrétaire d'Etat à l'égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa.

Ce mardi 1er août, l'extrait d'un livre sur la grossesse partagé sur Twitter a relancé le débat. Marie-Hélène Lahaye, l'auteure du blog féministe spécialisé "Marie accouche là", a vu l'un de ses contacts sur Facebook partager un extrait de "La grossesse des paresseuses", un livre sorti en 2009. Elle a décidé de le relayer sur Twitter, outrée par les propos publiés dans ce guide.

Un tweet rapidement relayé par des internautes tout aussi choqués.

L'extrait concerne la dilatation du col de l'utérus d'une femme sur le point d'accoucher. L'auteure explique que la sage-femme mais aussi "d'autres personnes que vous n'avez jamais vues de votre vie" mesure cette dilatation par un toucher vaginal. Ces personnes "passent par là et hop! vous tâtent". L'auteure va même jusqu'à écrire: "si vous restez longtemps, plusieurs équipes vont se succéder et vous aurez la chance de vous laisser tripoter par une demi-douzaine de personnes".

Pour rassurer la future maman, il est rappelé que "ce n'est pas le moment de faire sa chochotte" et qu'il "suffit de penser à autre chose". Des lignes pour se résigner donc aux touchers vaginaux réalisés en nombre et par de multiples personnes.

À l'encontre du guide pratique de l'OMS

Pourtant, selon le guide pratique édité en 1997 par l'Organisation Mondiale de la Santé sur les soins liés à un accouchement normal :

"Le nombre des touchers vaginaux doit être limité au strict minimum; pendant le premier stade du travail, une fois toutes les quatre heures suffit d'ordinaire, conformément au manuel sur l'utilisation du partogramme (OMS 1993). Si le travail se passe bien, un accoucheur expérimenté pourra se contenter d'un seul examen." Il est précisé plus loin "une femme ne devrait en aucun cas être obligée de se soumettre à des touchers vaginaux répétés ou fréquents effectués par plusieurs personnels soignants et étudiants."

Marie-Hélène Lahaye n'est pas étonnée de lire ce genre de conseils. "Quand j'ai lancé mon blog en 2013 et quand j'étais moi-même enceinte, j'ai fait le tour des rayons des librairies sur les livres de grossesse", explique-t-elle au HuffPost. "C'est un type de message que l'on retrouve dans tous les livres humoristiques en particulier. En bref, il est dit 'ça va se passer comme ça. Prenez-le sur le ton de l'humour. C'est normal de subir une épisiotomie, c'est normal de subir des touchers vaginaux'."

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