Cristina Cordula célèbre la soixantaine heureuse.
Et fustige l'âgisme tant banalisé dans notre société patriarcale, surtout quand l'image importe plus que tout au sein du milieu professionnel concerné. Sur ses réseaux sociaux, elle défend sa liberté de sexa, l'espace d'une vidéo abondamment visionnée et commentée, émanant de sa chaîne YouTube. On l'écoute ainsi, sur les images à retrouver ci-dessous : "C'est pas possible de penser qu'une femme de cinquante ans elle est vieille, qu'une femme de soixante ans elle est vieille..."
Elle, vieille ? Ne lui dites surtout pas : elle se refuse à employer ce mot.
Que d'aucunes néanmoins s'approprient pour inverser le stigmate : et défendre la portée féministe du terme. On pense à Laure Adler, qui à l'instar de voix militantes avant elle, voue à la vieillesse un regard infiniment politique, incarné, sororal, réfléchi en terme d'enjeux de genre et de classes. Pour Cristina Cordula, c'est plutôt l'occasion de mettre en lumière ses compétences de femme d'affaires.
"Pour les femmes il y a toute cette ode pour la jeunesse, alors que bon, regardez-moi, toutes les choses que je fais à 60 ans !", détaille encore l'amie de Stéphane Plaza...
Cristina Cordula est une véritable business woman.
Elle le détaille dans cette vidéo : ligne de maquillage, entreprise, émissions de télé, production, elle n'arrête jamais. C'est pour cela qu'elle l'énonce : elle ne se sent pas "vieille".
Et étaye encore : "A 60 ans on est au taquet quoi ! Ne serait-ce que niveau santé...".
Celle qui a défendu 20 ans durant des diktats de beauté inatteignables pour la majorité des femmes valorise dans cette vidéo à la première personne (un fort emploi du "Je") un discours décomplexant à leur égard. Alors que ses émissions n'ont jamais réellement déboulonné les injonctions à la féminité et tous les complexes environnants qui leur sont relatifs, indissociables des oppressions patriarcales - ne pas prendre de poids, avoir la bonne taille, la bonne coupe, la bonne apparence pour plaire, les vêtements adéquats pour séduire - l'animatrice de M6 emploie le mot "d'âgisme", très commun aujourd'hui dans la plupart des discours féministes.
Ses followers l'en remercient néanmoins et y vont de leurs témoignages.
Redoublant de mots pour relayer leur propre expérience de la "vieillesse" sous cette vidéo Instagram.
Et si avoir 60 ans était à l'inverse l'opportunité de s'émanciper de diktats tels que : la sur-productivité capitaliste, le maquillage, le besoin de plaire aux hommes, le refus de s'aligner sur des critères de beauté improbables alimentées par l'industrie fashion... Et si ?