On ne peut plus rien dire ?
Vous connaissez certainement le lexique traditionnel de la rhétorique anti-#MeToo : on ne peut plus rien dire, c'était mieux avant, etc, entre autres accusations de panique morale. On le retrouve en substance dans cette interview, au TV Mag du Figaro, d'une célèbre actrice francophone - Belge plus précisément. Au coeur d'un classique de la comédie française, Le dîner de cons, elle s'exprime sur ce qu'elle considère comme... Les "excès" de la révolution féministe.
"On a mis le curseur à l’extrême depuis #MeToo ces dernières années, ce serait bien de revenir à un juste milieu au bout d'un moment. Parce que là, on ne peut plus rire, plus faire de blagues de cul...", s'est effectivement alertée Alexandra Vandernoot auprès du média spécialisé dans l'actu télé. Une assertion bien connue des humoristes justement, bien que contestée par certains - Laurent Baffie, récemment, l'a nuancée par exemple.
Plus le droit de rire à cause de #MeToo ?
Mais ce n'est pas tout, précise la comédienne...
Effectivement, Alexandra Vandernoot n'arrête pas là sa critique auprès du TV Mag.
Elle détaille aussi cela, fustigeant en filigrane la "woke culture" si fustigée sur CNews, en prenant l'exemple de la société américaine : "Aux États-Unis, les hommes ne veulent plus prendre l’ascenseur avec des femmes de peur d’être accusés de violences sexuelles par exemple. On ne peut pas vivre comme ça entre hommes et femmes !"
Un "argument" que connaissent bien les néoféministes.
"Là, on est dans une zone de flou, de pudibonderie, de puritanisme où il ne faut rien faire et rien dire. Je pense que MeToo est nécessaire, mais j’espère qu’on ne va pas rester là-dedans", achève l'actrice dans cette interview où elle relate également quelques anecdotes de tournage. Un témoignage qui fait écho à ce qu'ont pu raconter Serge Lama, Patrick Sébastien ou encore Frédéric François sur ce sujet... Pas forcément les paroles les plus engagées pour la cause des femmes.
Un discours familier pour qui connaît cette rhétorique, décryptée par la journaliste féministe Rose Lamy dans ses travaux. Avec notamment cette idée de nouvelle "guerre des sexes" qui opposerait plus férocement encore qu'auparavant hommes et femmes. En émane un appel à la "réconciliation" qui rappelle également ce qu'a pu détailler Florence Foresti, autre adepte du "not all men" au gré de ses interviews ou réflexions stand-up.