Les cliniques qui autorisent l'avortement sont envahies aux Etats-Unis

Publié le Mardi 16 Août 2022
Louise  Col
Par Louise Col Journaliste
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La révocation du droit à l'avortement par la Cour suprême des Etats-Unis a des incidences dramatiques sur la vie des femmes. Et des soignantes : depuis plusieurs semaines, les cliniques qui peuvent encore pratiquer des IVG sont débordées.
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Depuis la décision de la Cour suprême des Etats-Unis de révoquer le droit à l'avortement, 43 cliniques américaines auraient déjà arrêté de pratiquer des avortements. Et ce un mois seulement après la décision de la Cour. Plus de la moitié de ces cliniques se situent au Texas.

Conséquences, les cliniques des Etats au sein desquels l'accès à l'avortement n'est pas restreint sont envahies. Des femmes ne pouvant faire l'objet d'une IVG dans leur Etat (notamment si elles vivent dans les Etats du Sud) s'y rendent massivement. Une médecin anonyme oeuvrant au sein d'une clinique de Jacksonville, en Floride, témoigne auprès du magazine Elle : "Avant, sur une journée normale de travail, je voyais environ 25 patientes. Aujourd'hui, j'en vois 45. Il y a énormément de demande".

"C'est très décourageant de voir tout cela ", poursuit la professionnelle, qui parle carrément de "périple". Accablant et, hélas, pas si surprenant.

"C'est une situation désespérée"

"Nous sommes dans une situation désespérée, j'appellerais cela une urgence de santé publique", affirme encore auprès de Elle Laura Goodhue, responsable locale pour Planned Parenthood, autrement dit le Planning Familial américain. Cliniques encombrées, patientes angoissées, horaires de travail rallongés pour les soignantes au sein des cliniques, jusqu'aux week end... Une situation éprouvante pour toutes, médecins et patientes.

De quoi raviver les mots de la spécialiste des mouvements féministes aux Etats-Unis Hélène Quanquin, décochés pour Terrafemina : "l'interdiction de l'IVG est susceptible de mettre en danger la vie de nombreuses femmes dans un pays où le taux de mortalité maternelle est déjà très élevé, notamment chez les femmes noires : elle aura des effets dévastateurs de la santé des femmes".