"On n'est pas forcément des putain de génitrices" : Béatrice Dalle brise le tabou

Publié le Lundi 22 Juillet 2019
Louise  Col
Par Louise Col Journaliste
Béatrice Dalle : "On n'est pas forcément des putain de génitrices"
Béatrice Dalle : "On n'est pas forcément des putain de génitrices"
Dans cette photo : Béatrice Dalle
L'actrice française Béatrice Dalle s'exprime sur le sujet de la maternité, son non-désir d'enfant et la pression insistante de la société qui réduit la femme à sa fonction de génitrice.
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La maternité est un choix, pas un devoir. Si la société oublie parfois cette nuance cruciale, certaines femmes n'hésitent pas à le lui rappeler haut et fort. Ce fut récemment le cas de Béatrice Dalle, actrice et comédienne à l'affiche d'Elephant Man aux côtés de Joey Starr. Invitée au micro de Léa Salamé pour l'émission Femmes Puissantes de France Inter, elle s'est exprimée sur son mode de vie, et plus particulièrement sa décision de ne pas devenir mère.

"Je veux être dépendante de rien ni de personne", affirme-t-elle. "C'est pour ça aussi, je crois, que je n'ai pas fait d'enfants, parce que je ne pourrais pas assumer cette dépendance, c'est impossible. Alors que j'adore les enfants." La journaliste lui demande si elle n'en a jamais eu envie, ce à quoi elle répond sans hésiter "Jamais, jamais. J'ai une soeur, on a dix ans de différence, et lorsqu'elle a eu sa première fille, ça ne me parlait pas du tout. (...) Ça ne m'émeut pas, ça ne me touche pas".

"On m'a bassinée avec l'horloge biologique des femmes"

Si elle respecte les femmes qui au contraire, ont toujours eu ce désir d'enfants, et ne les dénigre en aucun cas, elle rappelle toutefois à juste titre qu'"on n'est pas forcément des putain de génitrices, on n'est pas là pour mettre bas !". Amen.

Dans une interview pour le numéro des Inrocks paru en juillet (dont elle a fait la couverture avec Joey Starr, son ex-compagnon et partenaire au théâtre pour la pièce Elephant Man), elle aborde également le sujet. Elle explique notamment qu'elle n'aime pas qu'on la contraigne à faire les choses. "Par amour, je peux donner ma vie. Mais, si tu me le demandes, je ne donne pas un cheveu. Tout vient de mon coeur, de mon envie. On m'a bassinée avec l'horloge biologique des femmes. Mais, moi, je sais que ce n'est pas pour moi. Ce n'est pas les enfants que je n'aime pas, c'est l'obligation."

Des propos qui contribuent à briser le tabou qui règne autour de la maternité, insufflé par la pression patriarcale qui veut définir une femme à travers sa fonction reproductrice. En 2019, il serait grand temps de laisser celles qui veulent enfanter le faire, et de foutre la paix aux autres, une bonne fois pour toutes.