La rappeuse Doechii est actuellement en tournée aux Etats-Unis pour son album “Alligator Bites Never Heal”, sorti en 2024. Après avoir remporté le Grammy du Meilleur album rap de l’année en février, cette tournée célèbre la consécration de l’artiste qui a fait une véritable percée grâce à sa chanson “Anxiety”, devenue une trend virale sur les réseaux sociaux.
Cataloguée “d’industry plant”, Doechii montre sur scène un talent vocal inimitable et une puissance artistique. Pourtant, les haters ne lâchent pas le morceau et beaucoup sont venus critiquer la chanteuse sur sa tenue de scène lors de son passage à Chicago.
Pour l’occasion, la star montante du hip-hop a repris son morceau “Persuasive” sur le son de Charli XCX, “360”, un combo explosif qui a électrisé la foule. Lors de cette performance, la rappeuse floridienne ose un look hybride et subversif avec une esthétique business revisitée et sexy : une robe à fines rayures façon tailleur, ultra-moulante et courte, qui laisse apparaître un soutien-gorge conique et ses fesses.
Un contraste entre le formel et le provocant qui n’a pas manqué de faire vivement réagir sur les réseaux sociaux. “La prostitution est la nouvelle célébrité”, “A ce stade, pourquoi elles portent des vêtements ?”, “Pourquoi elle est nue ?”, “C’est triste de voir l’industrie musicale de nos jours…”, “Ce n’est pas de l’art… c’est carrément du porno”, lit-on dans les commentaires d'une publication du média Rolling Stone.
Des commentaires s’apparentant à du slut-shaming, soit l’idée de stigmatiser les femmes pour des comportements ou des paroles jugés provocants et libérés. Et qu’on retrouve malheureusement sous de nombreuses performances féminines. Récemment, des artistes comme Sabrina Carpenter et sa “Juno position”, Addison Rae et ses tenues ultra-sexy ou encore Adèle Castillon ont reçu des attaques similaires.
Il serait bon de rappeler à certains que les tenues et mises en scènes provocantes sont loin d’être nouvelles dans l’industrie musicale et qu’elles s’inscrivent plus souvent dans une dynamique bien plus complexe que la simple nudité.
Une fois encore, les femmes semblent réduites à leur apparence et à leur sexualisation constante par un regard masculin. Pourtant, ces choix vestimentaires relèvent d'une réappropriation de leur image et d'une affirmation de liberté. Dans le hip-hop, genre longtemps dominé par les hommes, cette démarche prend même une dimension politique.
La question n'est pas de savoir si Doechii porte "trop peu" de vêtements, mais de comprendre pourquoi, en 2025, le corps des femmes continue d'être un champ de bataille moral alors que leur talent devrait primer.