C'est le film qui fait le plus réagir du moment.
La bande annonce de la toute nouvelle adaptation à l'écran des Hauts du Hurlevent, le classique d'Emily Bronte, vient tout juste d'être mis en ligne, et il suscite des réactions exacerbées. Ses superstars ou le regard de sa cinéaste, celle de Promising Young Woman, ne parviennent pas à adoucir cette véhémence... Et contribuent même bien malgré eux à alimenter cette détestation improbable.
Critiques virulentes sur son choix de casting (Margot Robbie et Jacob Elordi, alors que le roman originel suggère une distribution plus diversifiée), au sujet de ses nombreux anachronismes ("c'est censé se passer à quelle époque au juste ?", fustigent de nombreux internautes), de son esthétique volontairement hyper moderne, comparée à celle d'un clip (critique courante dès qu'un film est trop "visuel" aux yeux de certains)... Et ce n'est pas tout.
Mais pourquoi tant de haine au juste ?
Derrière la caméra de ces Hauts du Hurlevent, immense classique de la littérature britannique ?
Une cinéaste très controversée, et c'est là que le bas blesse pour bien des anonymes : la réalisatrice de Saltburn et Promising Young Woman, films chocs, polémiques, hyper clivants, qui - le premier surtout - ont engendré en leur temps les réactions les plus disproportionnées, aussi bien de la part de la critique que du public, déjà. Notamment dans le rapport que voue la réalisatrice à la sexualité.
Et la bande annonce ci-dessous d'hériter des mêmes critiques : contenu très "sexuel" ou se jouant de cette symbolique avec outrance ("On dirait 50 Nuances de Grey !", lit-on beaucoup sur Twitter), sex symbol en amont, provocations, audaces formelles, décalages plus ou moins évidents...
Et d'aucuns d'y voir là une "ultime trahison" à un fleuron des Lettres, et de la culture matrimoniale. Un mythe beaucoup trop malmené ?
Etonnamment, parmi les saillies les plus acidulées portées à l'encontre du projet, on trouve des accusations incongrues concernant les anachronismes du film, notamment la mise en scène de la sexualité, très "contemporaine", ses choix artistiques (la reine de l'hyperpop charli xcx à la soundtrack, cela n'est pas rien), entre autres détails. Pourtant, du Chevalier de Brian Helgeland, relecture de la société médiévale rythmée au son des hits du groupe Queen (oui oui) au Marie Antoinette de Sofia Coppola (ses fringues contemporaines, ses sons de New Order...), les spectateurices ont pris l'habitude des films historiques anachroniques.
Ont-ils la mémoire courte ? Il faudrait leur demander.
Sortie du film prévue... Pour la Saint-Valentin. De quoi inspirer d'autant plus de haters ? Wait and see, comme on dit.