Mario, chanteur de RnB à la forte notoriété, a été agressé sexuellement par une femme en plein concert, sur scène, alors qu'il était en performance. Une spectatrice a touché ses parties génitales. Un geste sans ambiguïté. Les internautes sont scandalisés. Des images à retrouver ci-contre, sous ce texte. Et qui en disent long sur un grand impensé de notre société.
Si peu d'hommes évoquent ouvertement les agressions sexuelles dont ils ont été victimes, c'est une réalité qui illustre parfaitement les pressions patriarcales que subissent aussi bien les femmes que les hommes. Tel que sur cette scène de concert, où le chanteur Mario est agrippé dans sa zone intime, par une femme. Les internautes de dénoncer à juste titre en ligne : "Il doit porter plainte", "C'est un scandale", "Il est agressé sexuellement c'est terrible", "Les agressions sexuelles envers les hommes sont trop banalisées".
Des critiques vives sont émises à l'encontre de cette agresseure au féminin. Oui, il faut séparer le bon grain de l'ivraie, alors que les détracteurs des féministes se réapproprient ces images dans un but véhément et à l'inverse jugent les agressions sexuelles envers les femmes trop mises en avant dans le débat public (spoiler, les femmes victimes sont plus nombreuses et pas forcément plus écoutées, et oui), mais toujours est-il que c'est un vrai sujet de société qui est abordé là.
Il est important de l'aborder à notre tour, de ne pas le laisser de côté. Une internaute : "On ne juge pas les gestes dans le vide, mais à travers l’histoire et les rapports de pouvoir. Quand un homme touche une femme, ça renvoie à une réalité d’agressions beaucoup plus fréquentes. Mais quand une femme touche un homme, on banalise à cause de stéréotypes débiles( "il ne va pas se plaindre") Dans les deux cas, sans consentement, c’est non. Le problème, c’est le geste, pas le genre."
Précisément. On vous raconte.
Mario est agressé sexuellement en plein concert et les agressions sexuelles envers les hommes demeurent un non-dit. Un sujet jamais réfléchi.
En 2018, l'acteur Brendan Fraser, connu pour son rôle dans La Momie, blockbuster en phase d'être rebooté avec ledit comédien, affirmait l'espace d'une interview accordée au magazine GQ avoir été victime d'agression sexuelle au sein de l'industrie du spectacle. Agression qui serait du fait d'un ancien président de la Hollywood Foreign Press Association (l'organisatrice des Golden Globes), Philip Berk. Des faits présumés qui se seraient déroulés au Beverly Hills Hotel au cours de l'été 2003.
C'est l'une des trop rares voix qui a participé au mouvement #MeToo. En fait hormis Brendan Fraser ceux que l'on peut citer se comptent sur les doigts d'une main famélique.
"Après ça, je suis devenu déprimé. Je m'en voulais et me sentais misérable. Je me suis senti exclu. Suis-je encore effrayé ? Absolument. Ai-je besoin de dire quelque chose ? Absolument. Ai-je voulu le dire plus tôt, à plusieurs reprises ? Absolument. Est-ce que je me suis arrêté ? Absolument", a assuré l'interprète, rapporte Le Figaro.
Terrafemina a consacré un article entier à cette grande problématique : pourquoi parle-t-on si peur des hommes victimes de violences sexuelles ? En fait, y répondre nécessite d'entremêler plusieurs enjeux et préjugés.
"Car aujourd'hui encore, témoigner d'un viol ou d'une agression sexuelle, quand on est un homme, même lorsque l'on est une star, c'est également risquer les pires préjugés et remarques. Avez-vous remarqué que ce thème pourtant dramatique est toujours tourné en dérision dans les films ? On pense aux fameuses blagues de "savonnettes dans les douches"... Entre autres beauferies déplacées visant avant tout à décrédibiliser les victimes.", lit-on sur Terrafemina. Virilisme, culte de la masculinité, stéréotypes de genre, humiliations.
"Derrière cette dédramatisation constante, on observe la même chose : du virilisme crasse. Un homme agressé sexuellement ou violé ne serait plus vraiment un homme. Il serait meurtri dans sa masculinité, dans sa virilité. C'est aussi pour cela que l'exprimer revient à briser un tabou, déboulonner les stéréotypes de genre, répondre à un état d'esprit nous renvoyant aux racines-mêmes du patriarcat. Or, le virilisme, c'est ce contre quoi luttent les féminismes, d'autant plus depuis les prémices du mouvement #MeToo.", a-t-on écrit dans notre analyse à ce propos.