En France comme au Vatican, des prêtres condamnés pour pédocriminalité continuent d’être réemployés, voire promus par l’institution catholique. C'est ce que révèle une vidéo de France Info le 21 septembre.
C'est le cas de Dominique Spina. Condamné à cinq ans de prison pour viol sur mineur par personne ayant autorité en 2005 puis en appel en 2006, le prêtre n'a jamais été écarté de l'Église. Il a même d'être promu chancelier du diocèse de Toulouse en juillet, avant d'être destitué le 16 août.
La nomination de l'abbé Spina, au moment de la révélation de nouvelles agressions par l'abbé Pierre, avait créé la polémique au sein de l'Eglise et les évêques de France s'étaient soulevés contre cette promotion, de nature à "raviver des blessures" et "déconcerter" les fidèles, selon eux. Mais l'affaire Spina est loin d'être un cas isolé comme le souligne France Info. Même le Vatican réemploie des prêtres au passif pédocriminel. En 2018, le prêtre Carlo Alberto Capella a été condamné à 5 ans de prison pour détention de matériel pédopornographique. Il est aujourd'hui traducteur et archiviste pour le Vatican, d'après nos confrères.
Les membres du collectif catholique P.A.I.X se mobilisent pour lutter contre cette pratique. Thomas Mandroux, l'un des membres, explique à France Info : "Il y a certains évêques qui vont réintégrer des prêtres condamnés. Et ils vont parler de miséricorde, de pardon, etc." Le collectif a l'archevêque a d'ailleurs lancé la pétition "Pour un départ anticipé à la retraite de l’archevêque de Toulouse Guy de Kerimel", qui compte plus de 21 000 signatures au 22 septembre. "On est bien conscient que ce n'est pas une pétition qui va changer les choses. Mais c'est une manière d'installer le débat, de dire qu'on a le droit de parler quand on n’est pas d'accord avec la décision d'un évêque", explique le fondateur, Olivier, à France 3.
La décision de la nomination de Dominique Spina avait également fait réagir plusieurs collectifs de victimes d'établissements catholiques dont Notre-Dame de Bétharram, qui dénonçaient une situation "inacceptable" et "un manque de respect flagrant envers les victimes", dans un communiqué datant du 8 juillet. Dans les commentaires sous la vidéo de France Info, les internautes sont, eux aussi, scandalisés par ces pratiques : "C'est dégoûtant", "Le traitement de la pédocriminalité et des pédocriminels en France est dramatique", "Une honte".