Pourquoi Clara Luciani a déjà plié le game du tube de l'été

Publié le Jeudi 15 Avril 2021
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
Clara Luciani dans le clip "Le reste"
Clara Luciani dans le clip "Le reste"
Poétique et punchy, sensuelle et mélancolique... Avec sa chanson "Le reste" et son clip solaire qui rend hommage aux "Demoiselles de Rochefort", Clara Luciani nous fait sérieusement vibrer. Et offre à la Toile, enthousiaste, un tube de l'été avant l'heure.
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A force des rééditions et réécoutes de son album Sainte-Victoire (2018), attendre le retour de Clara Luciani nous devenait insupportable. Fort heureusement, notre patience fut largement récompensée avec la sortie ce 8 avril du nouveau son de la chanteuse couronnée aux Victoires de la Musique 2020 : Le reste. Une histoire de rupture, juste et mélodieuse, mais aussi un clip, solaire et dansant à souhait, présenté comme une déclaration d'amour aux comédies musicales de Jacques Demy - et notamment à ses Demoiselles de Rochefort.

Un amour pour Demy et Michel Legrand que Clara Luciani n'a jamais caché - on pense à sa belle reprise de La chanson de Delphine aux côtés de Vladimir Cauchemar. Passées ces influences, Le reste est du Luciani à 200%. L'interprète évoque la douceur amère des souvenirs en privilégiant une forme de mélancolie heureuse, et surtout, de sensualité décomplexée.

En témoigne ce joli couplet : "Je ne peux pas oublier ton cul / et le grain de beauté perdu / Sur ton pouce, et la peau de ton dos / Le reste, je te le laisse, mais je retiens en laisse / Le souvenir ému de ton corps nu". Des vers réjouissants puisque "Luciani emploie des mots inhabituels dans la bouche d'une chanteuse, dit vouloir que 'les femmes s'autorisent à parler de sexualité et de désir avec autant de légèreté et de liberté qu'un homme', laisser les femmes parler de leur sexualité aussi librement que les hommes", analyse le média digital J'ai piscine avec Simone. Un grand oui.

C'est aussi pour cela que la chanson inspire autant. Sur YouTube, Instagram, TikTok, les hommages visuels et sonores pleuvent une semaine à peine après la découverte de cette ode à la liberté. De quoi en faire le tube de l'été ?

Une chanson qui inspire

Sur des plateformes pop comme YouTube, les covers surgissent déjà à foison. Comme cette reprise étonnante de la jeune chanteuse Carla De Coignac qui, sur fond de luminosités bleutées façon Billie Eilish, met en évidence le spleen des paroles, leur dimension introspective ("J'ai tout gâché, je sais"), mais aussi le tempo lancinant qui nous incite à matraquer le bouton Replay. Une revisite intimiste qui mériterait plus de vues.

Sur TikTok aussi, Le reste propage ses bonnes ondes disco. Nombreuses sont les aspirantes chanteuses à inonder leurs vidéos de ces obsédantes sonorités, largement validées. Même son de cloche sur Instagram, où covers, mais aussi illustrations chatoyantes, célèbrent le retour de la chanteuse. Une réappropriation bienvenue pour cette chanson et ce clip qui, en cinq jours seulement, tutoie les 900 000 vues.

Il faut dire qu'avec tous ces corps en mouvement (chorégraphié), ces citrons qui sentent bon l'été et ces couleurs chaudes, ce petit film nous donne de furieuses envies d'évasion en pleine pandémie. "C'est un clip canon tourné dans la jolie ville de Sanary-sur-mer. Un plaisir pour les yeux que de voir ces rues et ce bord de mer, mis en lumière avec brio", se réjouit une illustratrice sur Instagram, esquisse-hommage à l'appui. Luciani vibes.

Un succès qui n'a pas échappé aux artistes en herbe (portant notamment aux nues le sacrosaint citron), mais aussi aux visages plus familiers. Ainsi un certain Julien Doré se permet-il un clin d'oeil amusant l'espace d'une vidéo Instagram remarquée. Pas étonnant quand on se remémore les collabs du trublion de la pop sur des morceaux comme L'île au lendemain. On a (vraiment) pas fini de chantonner cette ritournelle.