Comment le gérant de la Casa Nostra a fait son beurre sur le dos des attentats

Publié le Mardi 24 Novembre 2015
Jack Parker
Par Jack Parker Rédadtrice
Selon "Le Petit Journal", le gérant de la pizzeria Casa Nostra, l'un des restaurants touchés lors des attentats du 13 novembre, aurait vendu ses bandes de vidéosurveillance au site anglais Daily Mail pour 50 000 euros.
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Depuis les attentats du 13 novembre dernier, certains médias sont engagés dans une espèce de course à l'image. C'est à ceux qui diffuseront les photos ou les vidéos les plus frappantes, les plus choquantes, les plus sensationnelles.

Parmi ces médias, c'est probablement le site anglais du Daily Mail qui, comme souvent, remporte la palme après avoir diffusé une vidéo extraite des caméras de surveillance de la pizzeria Casa Nostra , située dans le 11e arrondissement, qui a été touchée par la fusillade et cinq personnes ont été tuées. On y voit le restaurant du point de vue de trois caméras différentes, on devine des rafales de tirs et on voit également les clients paniquer et se cacher sous les tables, ainsi qu'au moins l'un des terroristes, à travers la vitrine. Des images violentes, et, du coup, très vendeuses.

Mais comment le journal a-t-il pu obtenir ces images ?

Le journaliste freelance Djaffer Ait Aoudia, a la réponse : c'est le patron de la pizzeria lui-même qui aurait vendu la vidéo aux journalistes du Daily Mail pour la modique somme de... 50 000 euros. Djaffer Ait Aoudia a eu la chance de se trouver au bon endroit au bon moment - il avait été envoyé pour faire un portrait du gérant de la Casa Nostra le 14 novembre (soit le lendemain des attentats) et a pu assister à la transaction (qui a pris, en tout et pour tout, douze heures).

Mieux encore : il a pu en filmer en caméra cachée certains passages, et s'est ensuite présenté au Petit Journal de Canal+ pour diffuser ses images et répondre aux questions de Yann Barthès sur cette odieuse affaire qui aura même nécessité l'intervention d'un hacker pour décrypter les images protégées par la police française.

Le journaliste explique : "Je les ai rencontrés la veille, donc j'étais avec les patrons du restaurant, je faisais quelque part un peu partie du paysage. J'étais un meuble qui était posé là, ils étaient habitués à moi. Moi-même je me suis posé la question, il n'y avait pas de méfiance de leur part, c'était assez impressionnant."

Contacté par l'équipe du Petit Journal, le gérant de la pizzeria leur a raccoché au nez. Mais déjà ce lundi soir (23 novembre), après la diffusion du sujet, les internautes scandalisés ont réagi sur la page Facebook du restaurant en insultant le patron sans scrupule.

Quant aux journalistes anglais du Daily Mail, ils ont également refusé de commenter l'affaire .