Les premiers tests de vaccin contre le coronavirus ont commencé sur des volontaires

Publié le Mardi 17 Mars 2020
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
Une chercheuse du laboratoire de la Kazan Federal University travaillant sur un vaccin contre le coronavirus, 17 mars 2020
Une chercheuse du laboratoire de la Kazan Federal University travaillant sur un vaccin contre le coronavirus, 17 mars 2020
A Seattle, alors que la nation entière est plongée dans un état d'urgence global, des scientifiques vont expérimenter quelques semaines durant un potentiel vaccin, d'ores et déjà testé sur des volontaires. Une lueur d'espoir ?
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A Seattle, des chercheurs américains procèdent depuis ce lundi 16 mars à des tests visant à démontrer l'efficacité d'un vaccin expérimental contre le coronavirus. Pour ce faire, les scientifiques ont convoqué quatre volontaires sains en salle d'examen. Les injections et observations ont lieu avec la plus grande des précautions.

Nous devons cette étude minutieuse à un institut de recherche de Seattle, le Kaiser Permanente Washington Research Institute. D'ores et déjà, la responsable de la recherche, la professeure et médecin Lisa Jackson, experte en épidémiologie, affirme du côté d'ABC sa volonté d'agir "en équipe" pour "faire ce que l'on peut face à cette situation d'urgence". Mais l'érudition des chercheuses et chercheurs professionnels dont les services ont été déployés suffira-t-elle trouver des solutions face à cette pandémie mondiale ?

Des tests réfléchis

"Nous nous sentons tous si impuissants. C'est une opportunité incroyable pour moi de faire quelque chose", a déclaré l'une des patientes, une dénommée Jennifer Haller, 43 ans, mère de deux enfants qui trouvent son initiative "très cool. Elle a affirmé s'être sentie "très bien" après l'injection.

Cette série de tests devrait se poursuivre au fil des semaines et concerner pas moins de 45 volontaires. Mais dans le cas où ce vaccin serait concluant, affirme le docteur Anthony Fauci du NIH (le National Institute of Health des États-Unis, c'est-à-dire l'agence de recherche médicale du pays), il faudrait encore attendre entre 12 à 18 mois pour s'assurer de sa diffusion mondiale et généralisée.

C'est d'ailleurs le NIH qui est à l'origine du ARNm-1273, à savoir le vaccin testé en ce moment-même. Une injection inoffensive pour la santé des "cobayes", attestent d'emblée les chercheurs, puisqu'elle "ne contient pas le coronavirus lui-même". Les recherches qui sont en cours à l'heure actuelle ont précisément pour but de bloquer la protéine qui, au sein dudit virus, permet sa propagation dans les cellules humaines. Cibler cette cellule en particulier permettrait d'empêcher l'infection.

Mais comment faire ? En copiant au sein d'un vaccin, injecté dans notre corps, la section précise du code génétique du coronavirus relative à ladite protéine. Par la suite, le développement de ce "messager" dans notre organisme susciterait dès lors une réponse immunitaire immédiate (c'est à dire la production d'anticorps), préparant ainsi "le terrain" dans le cas où notre corps serait confronté au virus dans sa globalité.

Une idée intéressante et inédite. Comme le détaille encore CNN, cette initiative d'étude clinique fait partie d'un large réseau gouvernemental, déjà exercé à expérimenter toutes sortes de vaccins. Chaque test produit dès aujourd'hui sera passé au peigne fin. Les doses pourront varier en fonction des volontaires, des prises de sang seront régulièrement effectuées, et les éventuels effets secondaires notifiés avec soin. "Nous ne savons pas encore si ce vaccin induira une réponse immunitaire claire ou s'il sera sûr. C'est pourquoi nous faisons des essais", décoche Lisa Jackson à ABC News.