Doit-on mêler amour et politique ?

Publié le Lundi 11 Avril 2022
Pauline Machado
Par Pauline Machado Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.
Doit-on parler politique sur les applis de rencontre ?
Doit-on parler politique sur les applis de rencontre ?
Un sondage Happn dévoile que 40 % des Français·es estiment très risqué d'aborder ses convictions politiques avec un·e potentiel·le partenaire. Pour un·e répondant·e sur deux en revanche, les divergences d'opinion n'entacheraient pas la relation.
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Au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle, les débats et les déceptions font rage. Echec d'une union de la gauche et ses conséquences, vote "utile", duel droite-extrême droite déprimant au second tour : des conversations et des prises de positions personnelles qui s'immiscent au boulot, dans la rue, entre ami·es... et même dans l'intimité.

C'est justement sur ce point précis que s'est penchée une étude menée par l'application de rencontre Happn, intitulée "Amour et politique font-ils bon ménage ?" Réponse : oui et non.

"Peut-on crusher sans partager les mêmes convictions ?"

"Si 8 sondé·es sur 10 ne préfèrent pas mentionner leurs opinions politiques sur leur profil, qu'en est-il des discussions en ligne sur ce sujet ?", interroge Happn. "Peut-on crusher sans partager les mêmes convictions ?" Visiblement, sans hésiter pour la moitié des répondant·es : une personne célibataire sur deux "ne considère pas qu'avoir des opinions politiques différentes de son crush soit un frein dans la relation".

On se demande : quid de deux politiques particulièrement éloignées, à l'instar d'un·e partisan·e de Jean-Luc Mélenchon avec un·e votant·e pour Marine Le Pen ? Là encore, pas de problème pour 66 % des Français·es, puisque seul un tiers des interrogé·es estiment "que des opinions trop opposées pourraient stopper les discussions et la naissance d'une potentielle idylle", constate l'enquête.

Et de poursuivre : "Plus étonnant encore, seulement 9 % [du panel affirme] avoir déjà mis fin à une relation à cause de divergences d'opinions. Décidément, la politique ne fait pas sa loi dans les relations amoureuses."

Un sujet tabou ?

Toujours est-il qu'avant de trouver la perle rare, nombreux·ses sont les utilisateurs et utilisatrices de l'application à ne pas évoquer le sujet politique. "Si une partie des célibataires (22 %) n'exclut pas une conversation autour de la politique lors des premiers échanges avec leur crush, pour la majorité, la pudeur reste de mise : 40 % affirment ne pas être à l'aise pour parler de ces sujets et trouvent même cela très risqué."

En guise de conclusion Claire Renier, responsable des tendances pour la plateforme, analyse : "Partager ses idées, pouvoir débattre sur différents sujets, ne pas être d'accord... C'est aussi ça l'amour !" Et de conclure : "Attention toutefois à ne pas remettre en cause ses convictions intimes pour plaire à l'autre." Une mise en garde nécessaire.