Société
Devenir parent rend plus dépressif que divorcer, être au chômage ou perdre sa moitié
Publié le 19 août 2015 à 12:32
Par Anaïs Orieul
Être parent serait-il une entrave au bonheur ? Selon une récente étude, avoir un enfant aurait un impact plus négatif sur le bonheur que le divorce, le chômage ou encore la mort de notre partenaire.
Devenir parent rend plus dépressif que divorcer, être au chômage ou perdre son partenaire Devenir parent rend plus dépressif que divorcer, être au chômage ou perdre son partenaire© ThinkStock
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Devenir parent ne serait pas forcément synonyme d'heureux événement. Comme vient de le révéler une étude publiée dans le journal Demography , les choses sont en effet beaucoup plus complexes qu'il n'y paraît. Les chercheurs Rachel Margolis de l'Université de Western Ontario au Canada et Mikko Myrskylä de l'Institut Max Planck pour la recherche démographique en Allemagne ont suivi 2 016 jeunes parents allemands, de la grossesse jusqu'au deuxième anniversaire de leur enfant. Résultat ? Les couples participants avaient un niveau de bonheur plus élevé avant la naissance de leur bébé. Un an après,celui-ci a baissé de manière assez horrifiante.

Les participants ont dû répondre à la simple question "Êtes-vous satisfaits de votre vie ?" en classant leur bonheur sur un baromètre de 0 (complètement insatisfait) à 10 (complètement satisfait). Les chercheurs ont alors constaté une baisse de 1,6 unités de bonheur après la naissance d'un enfant. En comparaison, de précédentes études démontraient que le divorce provoque en moyenne la baisse de 0,6 unités de bonheur, tandis que le chômage et la perte d'un partenaire font perdre 1 unité. Comme l'explique le Washington Post , le but était de comprendre pourquoi il existe un tel grand écart dans les pays développés entre le nombre d'enfants que les gens disent désirer et le nombre qu'ils ont réellement. Ainsi, en Allemagne, la plupart des couples déclarent vouloir deux enfants alors que le taux de natalité stagne à 1,5 enfant par femme depuis 40 ans (c'est l'un des plus faibles du monde, ndlr).

Parmi les participants, ceux dont le bonheur a le plus chuté sont les mêmes qui auront tendance à ne pas avoir de deuxième enfant. Le phénomène s'accentue encore plus si les jeunes parents ont la trentaine et ont fait des études.

Entre baisse de morale et baisse démographique

D'après l'étude, les couples ne veulent pas de deuxième enfant pour trois raisons. En premier lieu, certaines mères ont peur que leur grossesse impacte sur leur travail tandis que les pères s'inquiètent pour leur santé. Cela peut ensuite être lié à des complications médicales durant la première grossesse. Mais c'est finalement l'épuisement des jeunes couples qui revient le plus souvent. Manque de sommeil, dépression, isolation sociale, difficultés d'allaitement, ou encore séparation font partis des problèmes les plus cités.

Cette nouvelle étude met en lumière le souci du très faible taux de natalité qui ronge l'Allemagne depuis très longtemps. Si le pays est peuplé d'environ 15 millions de personnes de plus que la France, la dénatalité devrait déclencher une baisse importante de la population en quelques années seulement. D'après le site L'Économiste , les projections indiquent que la France sera plus peuplée que sa voisine dès 2045. En 2060, l'Allemagne aura perdu 15 millions d'habitants tandis que les 65 ans et plus atteindront presque le tiers de la population. Et bien évidemment, cela impactera sur l'économie. Il y a deux ans, Jens Weidmann, le patron de la Banque centrale allemande, estimait même qu'il manquera 1,5 millions de personnes sur le marché du travail allemand... en 2020 (sans tenir compte de l'immigration).

Outre la fatigue des jeunes parents, la faiblesse des infrastructures de garde (crèches, garderies, écoles), et le poids de la tradition culturelle sur les mères (il est encore mal vu de laisser son enfant pour un emploi) seraient d'autres freins à l'envie de bébé des Allemands.

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Société psycho News essentielles parentalité
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