Écotourisme : 5 astuces pour être plus écolo et responsable en vacances

Publié le Mardi 14 Novembre 2017
Photo d'illustration d'une touriste en Indonésie.
Photo d'illustration d'une touriste en Indonésie.
La pollution affecte la flore et la faune, fragilise les écosystèmes et impacte les populations. Plus qu'une tendance, être écolo est un mode de vie qui s'applique au quotidien, y compris en voyage. Voici 5 petites astuces pour devenir un écotouriste responsable.
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Qu'elle soit due au réchauffement climatique, à la radioactivité ou aux produits chimiques, la pollution affecte la physiologie et la capacité de reproduction des organismes, altère les biotopes (les environnements dans lesquels les conditions écologiques sont homogènes comme les étangs, les dunes ou les plages) et impacte les populations. Sur le long terme, la pollution engendre la modification ou la disparition de certaines espèces et fragilise les services écologiques rendus par les écosystèmes, comme la production alimentaire ou la régulation climatique.

Selon le Millenium Ecosystem Assessment (l'évaluation des écosystèmes pour le Millénaire), lancé par l'ONU en 2001, qui impliquait plus de 1300 experts de 50 pays et évaluait les interactions entre le fonctionnement des écosystèmes et le bien-être social et économique, 60 % des bénéfices que l'Homme tire du fonctionnement des écosystèmes sont dégradés à l'échelle mondiale alors que 40 % de notre économie reposent sur ces mêmes services écologiques. Une relation de cause à effet dramatique. Le rapport 2015 de l'Agence européenne pour l'environnement (AEE) montrait également que "nous continuons à malmener les systèmes naturels dont dépend notre prospérité", selon Hans Bruyninckx, directeur général de l'agence de l'Union européenne (UE).

D'après cette synthèse de 200 pages, 60% des espèces sont en situation "défavorable" telles que la biodiversité des milieux aquatiques et marins, les prairies, les forêts, les terres cultivées et les zones urbaines. Comme le souligne Le Monde, 30% de la biodiversité pourrait être perdue d'ici à la fin du siècle si le rythme actuel des émissions de gaz à effet de serre était maintenu. De même que 400 millions de personnes vivant à moins de 1 mètre au-dessus du niveau de l'eau verront leur habitat disparaître. On évalue en effet à 1 mètre l'élévation du niveau des océans vers l'an 2100.

Si le recyclage et le tri sont devenus des automatismes pour nombre d'entre nous, il reste un domaine dans lequel nous pouvons encore nous améliorer : le voyage. L'écotourisme est le fait de voyager responsable, en faisant preuve de considération à l'égard de l'environnement que nous visitons et en tenant compte de l'impact de notre présence sur la nature. Voici quelques principes de base pour devenir un voyageur écoresponsable.

1- Déplacez-vous écolo

Aussi pratique soit-il, l'avion est le mode de déplacement le moins écolo : selon un rapport publié par le Réseau Action Climat, un avion dégage 360 grammes d'équivalent CO2 par personne et par kilomètre contre 150 grammes pour le même trajet en voiture et 11 grammes pour un train. Des chiffres inquiétants, d'autant que le rythme de croissance du trafic aérien augmente chaque année de 5%. Pour voyager écoresponsable, optez pour le train ou le covoiturage.

Photo d'illustration d'un avion survolant Shanghai en Chine.
Photo d'illustration d'un avion survolant Shanghai en Chine.

2- Dormez écolo

Privilégiez les hôtels responsables. Selon Giuseppe Sarro du site de voyage Holiday Pirates, interviewé par Refinery 29, "la chaine hôtelière Hilton est parvenue à réduire sa consommation d'eau de 10%, ses déchets de 20% et 94% de son énergie est verte. Engagés, les hôtels de la chaîne font également don de tous leurs surplus alimentaires et recyclent leur matelas". Les hôtels Hyatt travaillent également à réduire leur gaspillage d'énergie et d'eau, participent à l'initiative Nettoyons la Terre et s'associent à la World Wildlife Foundation (WWF) pour s'assurer que leurs fruits de mer proviennent uniquement d'eaux durables. Il existe également des hébergements durables : les bed & breakfast ou les logements chez l'habitant de type "couch surfing" qui, en plus d'être économiques, offrent plus d'interactions avec les locaux.

Des panneaux solaires dans un jardin tropical.
Des panneaux solaires dans un jardin tropical.

3- Promenez-vous écolo

Il existe peu de chaîne de montagnes qui ne portent pas déjà les stigmates du passage des touristes. Il est fréquent d'y cueillir des fleurs ou des plantes, de s'aventurer hors des sentiers balisés ou d'y abandonner ses déchets. Mais savez-vous qu'un mouchoir en papier met trois mois à se décomposer, qu'un mégot a besoin d'une à deux années pour disparaître, qu'un chewing-gum nécessite cinq ans et qu'une canette en aluminium, entre 80 à 100 ans ? Emportez donc des sacs pour regrouper vos déchets. Restez sur les sentiers tracés afin de ne pas contribuer à l'érosion et ne prélevez ni plantes, ni minéraux.

Un touriste dans les gorges de Vikos en Grèce.
Un touriste dans les gorges de Vikos en Grèce.

4- Consommez écolo

Privilégiez les produits du terroir. Faites vos courses sur les marchés locaux afin d'éviter les emballages des supermarchés et limitez votre consommation de viande. Selon un rapport de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), publié en 2013, 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre liées aux activités humaines sont dues à l'élevage de bétail dans le monde. Greenpeace avance même que la production de viande bovine serait responsable à 80% de la déforestation amazonienne à cause de l'élevage et de la production de céréales et de soja qui servent à engraisser les bêtes.

Un homme sur un marché.
Un homme sur un marché.

5- Évitez les attractions animalières

Une étude réalisée par l'Unité de recherche sur la préservation de la vie sauvage de l'Université d'Oxford (WildCRU) et publiée en 2015, a évalué le bien-être animal et la préservation des espèces pour 24 attractions. Sans surprise, la balade à dos d'éléphant (très prisée des touristes en Asie) est arrivée en tête du classement. Car pour apprivoiser ces pachydermes, il faut déjà leur infliger d'insupportables souffrances : à peine arraché à sa mère, l'éléphanteau est soumis au "phajaan", un rituel barbare qui consiste à séparer son corps de son âme pour le rendre plus docile. Enfermé, torturé, affamé, l'éléphant de vos photos de vacances est littéralement traumatisé. L'attraction touristique qui consiste à poser avec des animaux, comme avec des tigres en Asie, des singes ou des serpents sur la place de Marrakech, relève du même principe et légitime l'exploitation animale.

La balade à dos d'éléphant, très prisée en Asie.
La balade à dos d'éléphant, très prisée en Asie.

Environ 1000 taureaux sont également tués en France pour distraire les spectateurs des corridas. De même, des dizaines de cétacés (dauphins, orques, éléphants de mer et otaries) sont exploités par les 4 delphinariums de France pour le plus grand plaisir du public. Comme le souligne l'association 30 Millions d'amis, "la plupart de ces animaux nomades parcourent jusqu'à 160 km par jour à l'état sauvage. Le bassin de Marineland par exemple ne fait que 61 mètres de long". Selon Christine Grandjean de l'association "C'est Assez", "ils sont maintenus à une sous-alimentation pour des fins de divertissement, malades à cause de l'eau chlorée qui attaque leurs poumons et le soleil qui brûle leur peau". Évitez donc ce type d'attractions touristiques et partez plutôt en rando.