Doit-on apprendre deux langues à notre enfant ? Si on le fait, aura-t-il des difficultés ? Deux psychologues canadiennes de l'université York à Toronto, à la demande de l'Institut national de la santé aux États-Unis, viennent de répondre à cette question à travers l’étude de plusieurs populations de bilingues. Le résultat établit que le fait de parler deux langues augmente les facultés de l'enfant à mener plusieurs activités de front. Pour parvenir à cette conclusion, ces chercheuses ont testé les capacités cognitives de 104 enfants âgés de six ans. D’un côté, le groupe formé par des enfants anglophones ; de l’autre, celui composé de petits bilingues (anglais-français, anglais-espagnol et anglais-chinois). Les 104 élèves venaient d’écoles publiques et de milieux économiques et sociaux semblables. Deux exercices leur ont été proposés.
Le premier consistait à appuyer sur des touches d'ordinateur en fonction des images d'animaux ou de couleurs qui défilaient sur l'écran. Lorsque les images étaient limitées à l'une des deux catégories, les enfants répondaient à la même vitesse. Par contre, quand ces deux groupes d’enfants devaient passer de l'animal à la couleur et appuyer sur un bouton différent, les bilingues étaient plus rapides à exécuter le geste. Deuxièmement, ils ont tous été soumis à des exercices de grammaire, conjugaison et vocabulaire, une épreuve où le groupe composé de simples anglophones a démontré être plus à l'aise. Selon cette étude, ils disposaient d'un vocabulaire plus riche et plus étendu que leurs camarades partagés entre deux langues. Les résultats révèlent, à titre anecdotique, que les Hispano-Anglais ont de meilleurs scores que leurs amis chinois et français. L'explication : les petits Espagnols ont fréquenté une école anglaise, ce qui leur aurait permis d'enrichir leur vocabulaire et de mieux comprendre les subtilités de la langue anglaise.
Alexandra Gil
(Sources : lefigaro.fr)
Crédit photo : Wavebreak Media