"C'était insupportable" : des femmes brûlées après une épilation à la lumière pulsée

Publié le Vendredi 28 Octobre 2022
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
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"C'était insupportable" : des femmes brûlées après une épilation à la lumière pulsée
De nombreuses femmes témoignent de graves brûlures après plusieurs séances d'épilation à la lumière pulsée. Les victimes pourraient porter plainte.
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"Ça me brûlait énormément. J'avais mal, mais je faisais confiance". Plusieurs femmes témoignent aujourd'hui de graves brûlures, suite à de douloureuses séances d'épilation à la lumière pulsée (ou "IPL"), promettant une épilation définitive. C'est plus précisément une dizaine de clientes qui souhaiteraient porter plainte contre l'enseigne Dépil Tech. Et parmi elles, Coralie Costa.

"C'était insupportable. J'ai eu l'impression qu'on me cramait vraiment la peau. J'ai prévenu plusieurs fois : 'Là, j'ai vraiment mal'. Aux urgences, ils m'ont fait un papier comme quoi, effectivement, je me suis fait brûler au deuxième degré à cause de la séance", témoigne la jeune femme auprès de TF1.

Et Coralie n'est pas la seule voix à déplorer les effets de ces séances d'épilations définitives...

"Je ne pouvais plus dormir"

Le témoignage d'Elise, relayé par Ouest France, fait également froid dans le dos. C'est dans un institut d'Angers que s'était rendue la cliente, à la mi-septembre. C'est lors de la seconde et troisième séances que la jeune femme a particulièrement souffert. Elle raconte : "Ça me brûlait énormément. On m'a demandé si ça chauffait comme si on me passait un fer à repasser sur la jambe, avant de réduire l'intensité pour l'autre jambe. J'avais mal, mais je faisais confiance. J'avais hyper mal. Je ne pouvais plus dormir".

A BFM TV, Elise, brûlée au deuxième degré, précise également que sa peau "a commencé à cloquer, à partir", suscitant rapidement l'inquiétude de sa dermatologue. Elle souhaite désormais "avertir au maximum" autour d'elle car "cela peut engendrer des marques à vie". Elise éprouve aujourd'hui "de la colère".

"Les marques sont encore visibles. Je crains que ça reste définitivement. C'est grave, c'est de l'incompétence", poursuit Elise, précisant également que l'institut lui a remboursé les soins, onéreux. Ce qui n'allège pas pour autant la teneur des faits présumés. "Les douleurs sont physiques, psychiques, morales", dénonce auprès de TF1 Maître Emma Leoty, avocate, qui aurait reçu une dizaine de dossiers à ce sujet.

De son côté, la Dr Bénédicte Bénéton, médecin esthétique, tient à prévenir des risques encourus par la "IPL", surtout lorsque la patiente a la peau bronzée. "Lorsque vous être bronzée, le laser va brûler la peau, au lieu de s'attaquer à la mélanine du poil", précise-t-elle.

Du côté de l'enseigne Depil Tech, Paul Mauvenu, co-fondateur de la firme, affirme cependant que "sur 500 000 clients, il y a eu de très rares cas de brûlures". "Mais c'est notre devoir de régler ce type d'incident et d'en trouver les responsables", assure-t-il encore.

En 2021 déjà, l'Agence nationale de sécurité sanitaire alertait volontiers sur les effets indésirables de l'épilation définitive à la lumière pulsée, insistant sur un meilleur encadrement de la pratique.