Le premier Gros Festival pour visibiliser les personnes grosses

Publié le Lundi 18 Mars 2019
Marguerite Nebelsztein
Par Marguerite Nebelsztein Journaliste
Affiche du Gros festival
Affiche du Gros festival
Les 23 et 24 mars se tiendra le premier Gros Festival organisé par le collectif Gras politique pour mettre en valeur les talents au sein des personnes grosses.
À lire aussi

En 2018, leur livre pour lutter contre la grossophobie, Gros n'est pas un gros mot, avait reçu un accueil très positif de la part du public. Livre qui avait changé la vie de beaucoup de personnes grosses.


Aujourd'hui, le collectif Gras Politique propose un événement festif. Les 23 et 24 mars se déroulera aux Pavillons des canaux dans le 19e à Paris le premier Gros Festival, dédié à la visibilité des personnes grosses.


Le crowdfunding lancé en février pour organiser ce premier événement a dépassé très rapidement toutes leurs espérances pour que tou·tes les intervenant·es soit payé·es et que l'entrée reste gratuite. Le collectif a réuni la somme en trois jours : "On a été super touché par la réponse des gens", explique Daria Marx, membre du collectif.

Celle qui est co-autrice du livre Gros n'est pas un gros mot est très fière de porter ce projet que le collectif attend d'organiser depuis ses débuts : "Le Gros festival, c'est quelque chose qu'on avait envie de faire depuis assez longtemps. On avait envie de mettre en valeur les talents gros, parce qu'en fait, on manque beaucoup de représentativité dans les médias, à la télé, dans la presse. Il y a peu de personnes grosses qui accèdent à la représentation. On sait que dans notre communauté il y a des gens talentueux et qui ont des choses à dire."


Pour elle, ce festival est "une bonne occasion de mettre en valeur des gens qui réussissent avec leur corps gros. Parce qu'on nous présente toujours le corps gros comme quelque chose qui nous rendrait impossible la réussite, la vie heureuse, la réflexion ou un aboutissement. On s'est dit qu'il était temps de présenter des gens qui vont bien ! Qui réussissent à avoir une vie épanouie et chouette. Pour contrecarrer les modèles qu'on nous présente tout le temps et casser les clichés."


Mais loin l'idée de faire un festival sur le body positivisme : "C'est pas notre truc. On a envie de redonner de l'espoir aux gens et qu'on arrête de nous prendre tout le temps la tête avec le récit mainstream des gens gros qui sont assis sur leur canapé qui ne font rien, qui n'ont pas de talent, qui ne sont pas intelligents."


D'ailleurs, la militante et autrice afroféministe Kiyémis viendra parler des limites du body positive. "On se rend compte que le mouvement a été récupéré et qu'il exclut maintenant les personnes grosses", raconte Daria Marx.

La programmation est extrêmement riche : "Il y en a pour tout le monde, il y a à la fois du vide-dressing pour les personnes qui veulent acheter des fringues, il y a des dessinateurs et dessinatrices pour montrer leur travail et faire des portraits, il y aura un stand gras politique, des conférences, des rencontres."


Au programme, lutte contre la grossophobie avec une conférence de Solenn Carof, qui est selon Daria Marx, "à peu près la seule universitaire française qui travaille sur les fat studies et qui va nous parler de l'état des lieux de la recherche sur la grossophobie en France."


Il y aura également une conférence sur la parentalité et la grossesse des personnes grosses : "C'est un sujet parce qu'on est maltraité·e par l'établissement médical, notamment en gynécologie. Les grossesses des femmes qui ont un IMC au-dessus de 30 sont traitées de manière pathologiques, cela rend les grossesse compliquée et elles sont vécues de manière culpabilisantes."


Le Gros Festival propose des rencontres avec les influenceuse mode Stéphanie Zwicky qui anime le blog Big Beauty, ou Ninaah Beauty. La chanteuse Mathilde, qui s'est faite connaître au grand public grâce à l'émission The Voice, viendra parler de son rapport au corps gros dans l'espace en tant qu'artiste qui est passée à la télévision.

Mais tout cela sans oublier de faire une grosse fête le samedi soir avec des performances burlesques des artistes Delphine Clairet et Ginger from Venus, artistiques de Rebecca Chaillon, et dansante avec le DJ Set du Dj Grandpamini.

Le week-end se terminera sur une grande scène ouverte dimanche sur le thème des corps différents.


Entrée libre et gratuite sur tout le festival, ateliers et conférences sur inscription dans la limite des places disponibles. Tout le programme est par ici.