L'âme soeur n'existe pas : la preuve en 5 théories scientifiques

Publié le Mercredi 06 Janvier 2016
Dorothée Louessard
Par Dorothée Louessard Journaliste
La fin d'un mythe ?
La fin d'un mythe ?
On commençait tout juste à digérer pour la Petite souris et le Père Noël et voilà qu'un autre désenchantement nous arrive en pleine poire : l'âme soeur n'existe pas ! Et c'est les scientifiques qui l'attestent.
À lire aussi

1- Statistiquement, il est presque impossible de rencontrer l'âme soeur

Imaginez un peu que votre âme soeur existe. En admettant qu'elle appartienne au même groupe d'âge que vous, cela vous laisse tout de même un demi milliard de compagnons potentiels, dispatchés un peu partout sur la planète. Et oui, celui-ci ne se trouve pas nécessairement dans votre quartier, il réside peut-être au fin fond du Burkina Faso ou du Guatemala. En outre, il n'y a pas d'écriteau sur son front pour vous aider à le percer à jour. A cela s'ajoute l'éventuelle barrière de la langue et ça commence à faire beaucoup. Et, comme le relaie le site Bustle, l'auteur du livre "What if ? Serious Scientific Answers to Absurd Hypothetical Questions" Randall Munroe explique que si l'on se limite aux personnes avec lesquelles on entre en contact visuel, on croise 30 à 40 étrangers par jour. En ne retenant que celles appartenant à notre groupe d'âge, ça laisse quand même 50 000 âmes soeurs possibles. Autant chercher une aiguille dans une meule de foin ! Et pas sûr que de passer sa vie à chercher sa moitié parfaite nous rende plus heureux que d'accepter de vivre l'amour comme il vient, en faisant de ses différences des forces.

Et comment la reconnaître si l'on la croise ?
Et comment la reconnaître si l'on la croise ?

2- Croire en l'âme soeur nuirait à l'amour

Scientifiquement parlant, des chercheurs dont Spike W.S. Lee, professeur de l'université de Toronto, ont établi que la croyance en l'âme soeur serait nuisible à une relation durable. En interrogeant un groupe de participants en quête de l'âme soeur et un autre considérant une relation comme un ensemble de compromis, les scientifiques ont découvert que les pro "âme soeur" possédaient une vision nettement plus négative des conflits au sein du couple. "Les individus qui se considèrent comme des âmes soeurs ont tendance à être moins satisfaits lorsqu'ils pensent aux conflits au sein de leur couple", explique Spike W.S. Lee.
Résultat, ils on tendance à fuir dès lors que les discordes apparaissent, persuadés qu'ils ne sont pas faits l'un pour l'autre. A contrario, ceux qui étaient prêts à communiquer et à régler les problèmes étaient plus enclins à vivre des relations de couples heureuses.

3- Un meilleur ami plutôt qu'une âme soeur ?

Pour le professeur Spike W.S. Lee, plutôt que de s'évertuer à rechercher dans l'autre son alter ego, peut-être vaut-il mieux le considérer comme son meilleur ami. Cette complicité amicale apporte une valeur ajoutée au couple et ceux qui l'adoptent sont moins dans le conflit, ont plus de rapports sexuels et ont plus de chances d'inscrire leur histoire d'amour dans la durée. L'idée de destin mise de côté, "il y a moins de pression et les gens sont plus heureux".

Banco, tant qu'il ne vous propose pas de "juste" rester amis
Banco, tant qu'il ne vous propose pas de "juste" rester amis
Dans cette photo : Justin Timberlake

4- Si l'âme soeur existait, les animaux en auraient une

Après tout, les hommes sont aussi des animaux. Dans ce cas, pourquoi seulement 3 % des mammifères se prêteraient au jeu de l'accouplement durable ? La monogamie n'étant pas chose commune chez les animaux, cela signifierait-il qu'ils n'ont pas d'âme soeur ? Cela traduirait plutôt qu'il n'existerait pas une seule personne susceptible de nous rendre heureux.

5- L'amour n'est pas une histoire de coeur

Stephanie Ortigue, professeur de psychologie et de neurologie à l'Université de Syracuse, aux Etats-Unis, s'est intéressée au sentiment amoureux. Elle a découvert qu'il fallait seulement 1/5ème de seconde pour jauger une personne. Et en amour, ce n'est pas le coeur qui parle. La recherche a en effet révélé que lorsque l'on tombe amoureux, 12 zones de notre cerveau sont activées, libérant des hormones telles que la dopamine, l'adrénaline ou encore l'ocytocine. Le coup de foudre serait donc une histoire chimique et cérébrale plutôt qu'une réalisation spirituelle. Idem pour les papillons dans le ventre ressentis en début de relation et le coeur qui bat la chamade : ces réactions sont produites par notre cerveau. Et n'y a-t-il pas plusieurs personnes susceptibles de vous faire ressentir ça au cours de votre vie ?


Pour conclure, plutôt que de courir après un amour unique, on serait sans doute plus heureux en se contentant de trouver quelqu'un qu'on aime et ce, en dépit des disputes que l'on retrouve au sein de chaque couple. D'autant que celles-ci engendrent ensuite des réconciliations et ces péripéties ne font-elles pas justement toute la beauté d'une relation ? Si tout est toujours parfait et lisse avec l'être aimé, ce serait nettement moins palpitant...