Après le Médiator, cet antidiabétique retiré du marché en novembre 2009, plusieurs autres médicaments pourraient subir le même sort. Dans son numéro de janvier, la revue médicale indépendante Prescrire dénonce en effets les dangers d’un produit « commercialisé depuis plus de 20 ans en France ». Recommandé dans le cadre de manifestations douloureuses de l’artérite au cours de la marche, le buflomédil est commercialisé sous les noms des marques de Fonzylane et Buflomédil EG, notamment. Il aurait « des effets indésirables neurologiques et cardiaques, parfois mortels, en particulier en cas de doses élevées ou inadaptées à l’insuffisance rénale », indique Prescrire qui se base sur un compte-rendu de l’Agence Française du médicament (Afssaps). « Plusieurs dizaines de cas d’effets indésirables graves avec ce médicament, dont plusieurs mortels, ont été notifiés entre 2007 et 2009 », révèle le document. Des conclusions qui incitent la revue médicale à demander le retrait du marché du buflomédil, ajoutant que le produit est « sans intérêt thérapeutique démontré ».
Mais, le buflomédil n’est pas seul dans le collimateur du magazine. Celui-ci pointe également du doigt deux autres médicaments. Le nimésulide, un anti-inflammatoire « pas plus efficace que de nombreux autres et encore commercialisé malgré des hépatites graves ». Un rapport de la Commission d’autorisation de mise sur le marché européenne en aurait d’ailleurs recensé plus de cinq cents. Egalement menacée, la vinflunine, un anticancéreux prescrit dans le traitement de certains cancers avancés de la vessie. Un produit qui présenterait « une balance bénéfices-risques défavorable », selon la revue médicale.
Marie-Laure Makouke