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La Première ministre Islandaise en grève... Pour dénoncer les inégalités salariales !

Publié le Mardi 24 Octobre 2023
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
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Les citoyennes Islandaises et la Première ministre Katrín Jakobsdóttir se sont mises en grève. L'idée ? Dénoncer les inégalités salariales. Un geste coup de poing !
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Le saviez-vous ? En Suisse, chaque année, on dit STOP le temps d'une journée. On arrête tout, à l'unisson. Les citoyennes font une grève nationale... Afin de dénoncer les inégalités salariales.

Depuis vingt-huit ans, le 14 juin, un demi million de citoyennes investissent les rues afin de dénoncer ces fortes disparités. Et si le mouvement gagnait du terrain ? En Islande, on se passe le mot en tout cas : ce 24 octobre, les citoyennes Islandaises ainsi que leur Première ministre Katrín Jakobsdóttir se sont mises en grève. L'idée ? Dénoncer ces mêmes inégalités.

Un geste coup de poing ! En vérité, il y a 48 ans, les Islandaises ont déjà refusé de travailler à ce titre. C'est donc la première fois que cette mobilisation resurgit depuis près d'un demi siècle, oui oui. Historique.

Un mouvement qui prend de l'ampleur ?

Les inégalités salariales, c'est un grand enjeu de société, économique, politique, féministe. Il nous concerne tous, quelle que soit notre nation par ailleurs.

Et un enjeu qui commence très tôt : dès l'argent de poche, en vérité. D'après une récente enquête du magazine "Julie" dédiée au sujet et menée auprès de parents d'ados entre 10 et 15 ans, les filles gagnent moins d'argent de poche que les garçons. 48% des garçons âgés de 10 à 12 ans en perçoivent alors que ce n'est le cas que pour 40% des filles du même âge.

Quand ces filles investissent, une fois adultes, la scène professionnelle, ce n'est pas vraiment mieux. Prenons l'exemple de l'Islande !

Les femmes islandaises gagnent encore au sein de certains jobs 21 % de moins que leurs homologues masculins, rappelle Le Parisien. Tant et si bien que la Première ministre n'hésite pas à suivre le mouvement : "Je ne travaillerai pas et je m'attends à ce que toutes les femmes ici en fassent autant".

Le but, comme le relate le journal, est encore de "montrer que sans les femmes, la société ne peut fonctionner, et que leur travail devait être reconnu à sa juste valeur". Un idéal qui nous est familier et porte un nom : l'égalité des sexes.

En France, où les femmes gagnent 85 centimes pour chaque euro que les hommes gagnent, les inégalités salariales représenteraient carrément un motif de démission légitime pour... trois quarts des femmes. C'est ce qu'a démontré une étude de l'ADP Research Institute, menée auprès de plus de 32 000 actifs dans 17 pays. C'est dire si le sujet est furieusement d'actu.

Le pays en viendra-t-il à prendre exemple sur nos voisins islandais ?

En tout cas, ce sujet exige de grands changements.

C'est ce que rappelle régulièrement Rebecca Amsellem, économiste et instigatrice de la newsletter féministe Les Glorieuses : "L'heure est à la prise de conscience. Des mesures concrètes doivent être mises en place dès aujourd'hui afin d'éviter d'attendre 2234 pour voir naître l'égalité salariale".

"L'égalité est un choix moral et un choix économique"