Les féministes appellent Hamon, Mélenchon et Jadot à s'unir pour les droits des femmes

Publié le Jeudi 09 Février 2017
Charlotte Arce
Par Charlotte Arce Journaliste
Journaliste en charge des rubriques Société et Work
Les féministes appellent les candidats de gauche à s'unir pour les droits des femmes
Les féministes appellent les candidats de gauche à s'unir pour les droits des femmes
Dans une lettre ouverte publiée mardi 7 février dans "Libération", un collectif de féministes appelle Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot à s'unir pour les élections présidentielles. Objectif : faire gagner la gauche et ainsi préserver les avancées en matière de droits des femmes.
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"Nous savons d'avance que désunis au premier tour, vous perdrez et nous perdrons. Nous ne pouvons nous y résigner." C'est ainsi que débute la lettre ouverte d'un collectif de citoyen.ne.s féministes publié mardi 7 février dans Libération.

Signée par vingt femmes et hommes, parmi lesquels la militante féministe Caroline de Haas, la sociologue Dominique Méda, la chercheuse en communication politique Marlène Coulomb-Gully ou encore le médecin Gilles Lazimi, elle appelle les candidats Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche), Benoît Hamon (Parti socialiste) et Yannick Jadot (Europe Écologie-Les Verts) à unir leurs candidatures pour faire gagner la gauche à l'élection présidentielle. Car pour ces citoyen.ne.s et élu.e.s engagé.es, refuser de s'unir c'est encourager sciemment la victoire "de la droite, de l'extrême droite ou d'un néolibéralisme masqué derrière le 'ni-droite ni-gauche'" qui "entraînerait en France, comme elle en entraîne ailleurs, de douloureuses régressions pour les femmes".

Droits des femmes : rien n'est acquis

Assistant "avec effroi" à la montée des extrémismes dans le monde – de la Russie aux États-Unis, en passant par la Turquie et l'Arabie saoudite-, ennemis du progressisme et des droits des femmes, les signataires de l'appel refusent d'assister à un retour en arrière semblable en France. N'hésitant pas à étriller les programme du candidat LR François Fillon "qui exprime publiquement sa conviction religieuse anti-avortement" et propose de supprimer 500 000 postes de fonctionnaires, majoritairement occupés par des femmes, le collectif revient aussi sur la stratégie de Marine Le Pen qui se pose en défenseuse des femmes pour ensuite "mieux attaquer nos concitoyen.ne.s d'origine étrangère - en particulier de culture ou de confession musulmane". Quant au candidat d'En Marche Emmanuel Macron, il en prend aussi pour son grade, lui qui "ne s'est jamais engagé jusqu'à son opportune et fraîche conversion à la parité" et a aggravé la précarité des femmes en étant l'instigateur d'une loi donnant "plus de liberté aux entreprises".

Inquiètes des régressions qu'une victoire de la droite pourrait engendrer, les signataires de la lettre ouverte dressent un bilan plutôt positif de François Hollande. Renforcement du droit à l'avortement, lutte contre les violences machistes, parité en politique et dans les entreprises, égalité femmes-hommes intégrée de manière transversale ... "Nous refusons que les cinq prochaines années viennent annuler les progrès chèrement gagnés", s'alarment les signataires.

"L'union est une obligation"

D'où la nécessité pour Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot d'unir leurs forces pour remporter l'élection présidentielle. "Nous voulons que la gauche gagne pour que la lutte contre les inégalités sociales - dont celles liées au sexe - devienne la priorité de la majorité parlementaire et du gouvernement de demain. Pour cela, vous n'avez pas, nous n'avons pas, le choix : l'union est une obligation", rappelle le collectif.

Plaidant pour une "Ve République écologique, féministe, laïque, plurielle et sociale", il appelle les trois candidats de la gauche à oublier leur ego. " Prenez la mesure des menaces qui guettent nos droits âprement conquis : unissez-vous pour toutes et tous !", concluent les signataires qui ont également lancé une pétition sur Change.org pour faire donner plus de poids à leur appel. Elle a pour le moment rassemblé près de 500 signatures.

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