Les jeunes femmes n'osent pas dire le mot "vagin" à leur gynéco, et c'est un vrai souci

Publié le Mardi 18 Août 2015
Les jeunes britanniques n'osent pas utiliser le mot vagin devant leur gynécologue.
Les jeunes britanniques n'osent pas utiliser le mot vagin devant leur gynécologue.
Les Britanniques de 18 à 24 ans se sentent majoritairement gênées d'utiliser les mots "vagin" ou "orgasme" face à leur gynécologue, rapporte une nouvelle étude. Pire, elles iraient quatre fois moins consulter un médecin pour des problèmes de santé sexuelle que des femmes plus âgées.
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Les jeunes filles se sentiraient-elles gênées face à leur gynécologue ? C'est ce que poussent à croire les résultats d'une étude publiés par l'Ovarian cancer action, l'organisation britannique de lutte contre le cancer des ovaires.

Près de 66 % des femmes de 18-24 ans se sentiraient embarrassées à l'idée de prononcer le mot "vagin" face à un professionnel de santé. Une gêne qui semble s'estomper avec l'âge puisqu'après 65 ans, elles ne sont plus que 11 % à ne pas oser le mentionner. Il en va de même pour les mots "orgasme", "lèvres" et "pertes vaginales" ...

Les jeunes filles consultent moins leur gynécologue

Mais le problème semble aller bien plus loin : chez 26 % des jeunes femmes, ne pas savoir quel vocabulaire utiliser face au médecin pour lui exposer ses problèmes de santé sexuelle constitue la raison pour laquelle elles n'en consultent pas.

Résultat, les femmes âgées de 18 à 24 ans ont quatre fois moins le réflexe de consulter un gynécologue en cas de soucis que les 55-64 ans : seules 17 % d'entre elles le feraient, alors que les plus âgées sont 68 %. Parmi les autres raisons invoquées, on retrouve la peur d'être examinée intimement (chez 48 % des jeunes) et la gêne de devoir évoquer un problème lié au sexe (44%). Ainsi, une jeune femme sur six qui a pris un rendez-vous chez le gynécologue l'a annulé avant d'y aller.

Internet, une mauvaise alternative

Plutôt que de s'en remettre à un professionnel, les jeunes filles préfèrent se tourner vers leur mère ou bien, majoritairement, vers le moteur de recherche Google. Une alternative qui semble loin d'être la plus appropriée. Comme le rappelle Katherine Taylor, directrice générale déléguée de Ovarian cancer action : "Google n'est pas un véritable substitut à une expertise médicale. De nombreuses maladies, à l'image du cancer des ovaires, sont bien plus facile à guérir lorsqu'elles ont été diagnostiquées rapidement [par un professionnel de santé, ndlr]."

Il est donc primordial que les jeunes filles se sentent libres et confiantes d'aller consulter un médecin car si "dire vagin ne vous tuera pas, éviter de le dire le peut", appelle Katherine Taylor.