Santé
Les médecins alertent contre la nouvelle tendance des "paillettes de vagin"
Publié le 7 juillet 2017 à 12:32
Par Charlotte Arce | Journaliste
Mettre des capsules de paillettes dans son vagin : c'est la nouvelle tendance dangereuse que veut populariser une start-up américaine. De nombreux médecins tirent la sonnette d'alarme.
Les médecins alertent contre la nouvelle tendance des "paillettes de vagin" Les médecins alertent contre la nouvelle tendance des "paillettes de vagin"© Getty Images
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Mais va-t-on laisser une bonne fois pour toutes nos parties intimes tranquilles ? Après la mode du vajazzling (l'art de décorer son pubis avec des strass), le vontouring (le contouring de la vulve) et même le lipstick à petites lèvres, voici qu'une nouvelle start-up a décidé de faire son beurre sur l'embellissement de nos vagins. Leur crédo, cette fois ? Transformer notre sexe en créature féérique grâce à des capsules de paillettes appelée pour l'occasion "Passion Dust" (soit "poussière de passion").

Commercialisées par le site américain Pretty Woman Inc., ces capsules intimes sont à insérer dans nos vagins. Au contact de nos sécrétions, elles fondent et sèment alors des paillettes au fond de notre culotte. En prime, affirment les fabricants, les gélules donneraient à notre vagin un goût sucré pour des "orgasmes étincelants et aromatisés".


Fabriquées à partir de gélatine, d'amidon, de poudre d'acacia (composée de gomme arabique) et de stéarate de légumes, ces paillettes de vagin sont, selon Pretty Woman Inc., parfaitement sûres. Comestibles, elles ne représentent, précise le site, qu'un risque pour les personnes asthmatiques, qui peuvent les ingérer en cas de sexe oral. Le commerçant assure même aux utilisatrices : "Si vous avez déjà rencontré des problèmes vaginaux, vous les avez eu avant d'utiliser la poussière de passion. Si vous souffrez d'une mycose par exemple, nous pouvons vous assurer qu'elles ne sont pas causées par les paillettes. C'est juste que ce sont des choses qui se produisent parfois (Ah, les joies d'être une fille !)."

Une augmentation des infections bactériennes

Ce n'est pourtant pas l'avis des gynécologues. Inquiets de l'arrivée de cette nouvelle tendance, nombre d'entre eux avertissent que l'insertion de paillettes, même comestibles, dans son vagin, pourrait entraîner de sérieuses infections. "Le vagin est un environnement à l'équilibre délicat" peuplé par de bonnes bactéries "qui sont là pour le protéger", explique à The Independent le Dr Vanessa Mackay, porte-parole du Collège royal des obstétriciens et gynécologues (RCOG). "Si les femmes placent des objets étrangers dans leur vagin, elles risquent de perturber cet équilibre qui peut entraîner une infection, comme la vaginose bactérienne, du muguet, ainsi qu'une inflammation." En cause : la présence d'amidon et de gélatine qui vont augmenter le pH des sécrétions vaginales, et celle du sucre qui risque de "nourrir" les mauvaises bactéries et les champignons tels que le Candida.

De plus, ajoute Vanessa McKay, les gélules peuvent causer de petites rayures sur les muqueuses vaginales pendant les relations sexuelles, ce qui permet encore aux bactéries nocives d'infecter les parois vaginales. Pire encore, il est possible que certaines paillettes puissent même migrer à travers le col de l'utérus dans la doublure de l'utérus."

Un point de vue que partage le Dr Jen Gunter, une gynécologue basée au Canada et qui s'était fait connaître en remettant en cause les conseils de Gwyneth Paltrow, comme l'insertion d'oeufs de jade ou les saunas vaginaux. Pour cette dernière, ces gélules risquent, en perturbant l'équilibre bactérien du vagin, d'augmenter le risque de contracter des infections sexuellement transmissibles (IST).

Elle met aussi en lumière le sexisme latent d'un tel produit. "Les paillettes vaginales semblent clairement s'adresser aux hommes, comme si un vagin au naturel n'est tout simplement pas suffisant. Je déteste vraiment le message véhiculé par ça et par tous les autres produits "d'améliorations vaginales". Pourquoi devrions-nous avoir honte d'être des femmes à l'intérieur et à l'extérieur", s'interroge Jen Gunter.

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