C'est sur le plateau de l'émission Clique que la chanteuse Louane, saluée pour son étonnant album Joie de vivre, a tiré le portrait d'une industrie musicale hexagonale peu reluisante. En quelques mots seulement, l'artiste de 24 ans a dénoncé une banalisation des violences et discriminations au sein de la sphère musicale, que subissent notamment les jeunes artistes. "C'est très difficile. Je pense que je suis quelqu'un de très mesuré donc je pense que ça m'a apporté des choses extraordinaires et ça m'a rendu parfois triste à en mourir".
Et Louane de poursuivre : "On en parlait avec mon équipe en se disant : 'Honnêtement, qui peut dans cette pièce lever la main en disant, dans ce milieu, je n'ai pas vécu de harcèlement ?' Personne. On était cinq. C'est rien, et c'est énorme à la fois". Un constat lucide et plein de gravité.
Des propos qui importent. Ils rappellent ceux, tout aussi graves, de la jeune chanteuse Pomme, récemment couronnée Artiste féminine de l'année aux dernières Victoires de la musique. Elle aussi était revenue sur des observations similaires, l'espace d'une tribune mise en ligne sur le blog de Médiapart. On pouvait y lire ce témoignage : "J'ai été manipulée, harcelée moralement et sexuellement, sans en avoir conscience à cette époque évidemment. J'ai été l'objet de quelqu'un, façonnée selon ses fantasmes et déviances psychologiques".
Un témoignage auquel a d'ailleurs directement réagi Louane sur le plateau de l'émission. "Pomme est une amie. On se connaît depuis des années maintenant. Je la rejoins entièrement sur son discours. Sa vérité n'est pas loin de la mienne", a commenté la chanteuse. Ces deux voix comptent beaucoup. Elles apportent des pierres à l'édifice #MusicToo, ce mouvement de libération de la parole au sein de l'industrie musicale, et notamment au sein de l'industrie hexagonale, qui suscite bien des témoignages accablants - sur Instagram notamment.
En plus de dénoncer ce climat toxique, Louane a également épinglé l'état d'esprit anti-solidaire qui semble traverser la sphère musicale. "Ce milieu a tendance à nous monter les unes contre les autres. Elle est ridicule cette compétition, parce que l'on se rend compte à la minute où on se croise qu'elle n'existe plus", a commenté l'interprète de Donne-moi ton coeur. Comme un appel rassembleur à la sororité.