Isabelle Carré rend hommage aux "femmes courageuses" du #MeTooThéâtre
Les Folies Bergères accueillaient, lundi 30 mai, les espoirs et les stars du théâtre français pour la 33e Nuit des Molières. Vincent Dedienne a été récompensé dans la catégorie Humour pour Un soir de gala, Les Producteurs d'Alexis Michalik ont reçu le Molière du Spectacle musical, et Barbara Schulz et Clotilde Hesme, pour ne citer qu'elles, ont respectivement été nommées Meilleures comédiennes dans un spectacle de théâtre privé et public (Comme il vous plaira pour l'une, Stallone pour l'autre).
Aux manettes de la présentation de l'événement, le comique belge Alex Vizorek. La présidence, elle, était tenue par l'actrice et écrivaine Isabelle Carré, qui a prononcé un discours d'ouverture au message fort.
"Je vais déclarer ouverte la 33e cérémonie des Molières. Mais moi, présidente des Molières, je laisserai chacun prendre la parole comme il l'entend. Moi, présidente des Molières, je donnerai le temps aux intermittents de s'exprimer. Moi, présidente, je ne couperai pas le discours des lauréats, je ne chronométrerai pas, mais n'en faites pas trop quand même", a-t-elle plaisanté.
Et puis, elle a évoqué le mouvement #MeTooThéâtre, ainsi que les femmes qui ont contribué à briser l'omerta des violences sexistes et sexuelles dans le milieu.
"Un outil important pour faire avancer les choses"
"Nous pensions que le mouvement #MeToo viendrait prendre la parole et il ne vient pas", a déploré la comédienne. "Alors, moi, qui crois aux livres et qui crois au pouvoir des mots, je voulais simplement vous montrer ce livre, #MeTooThéâtre, qui va bientôt sortir et qui, je crois, est un outil important pour faire avancer les choses. Et ainsi, de cette manière, en parlant d'elles, ces femmes courageuses sont un peu parmi nous ce soir", a conclu Isabelle Carré sous les applaudissements du public.
La raison de leur absence, Marie Coquille-Chambel, qui avait participé à lancer le mouvement en accusant publiquement un acteur de la Comédie-Française en 2020, l'a expliquée sur son compte Twitter. "Avec une autre membre du collectif, nous devions faire un discours à la cérémonie des Molières pour alerter sur les violences sexistes et sexuelles au théâtre. La délégation des Molières a censuré notre texte et nous a demandé d'en réécrire un", affirme la jeune femme. "Nous avons refusé".
A la place, le collectif #MeTooThéâtre s'est rassemblé devant Les Folies Bergères pour protester "contre la censure des militantes féministes, la récupération dépolitisée de nos combats et pour une prise en charge des violences sexistes et sexuelles au théâtre". Un cri profondément légitime, auquel a également pris part l'actrice engagée Adèle Haenel.
