Un sage-femme condamné pour viols sur ses patientes visé par 10 nouvelles plaintes

Publié le Vendredi 01 Avril 2022
Pauline Machado
Par Pauline Machado Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.
Le palais de justice de Montpellier.
Le palais de justice de Montpellier.
En février 2021, un sage-femme de Montpellier a été condamné à 12 ans de réclusion criminelle pour 11 viols et une agression sexuelle de patientes survenus entre 2013 et 2016. Dix nouvelles plaintes pour des faits similaires viennent d'être déposées à son encontre.
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Il y a un peu plus d'un an, le procès de Lionel Charvin s'ouvrait à Montpellier. A son issue, l'homme accusé de 11 viols et d'une agression sexuelle sur des femmes venues le consulter (il exerçait comme sage-femme et haptonome en libéral ainsi qu'à la polyclinique de Saint-Roch, à Montpellier, jusqu'en 2016) écopait de 12 ans de réclusion criminelle.

Les faits reprochés : "des gestes de nature sexuelle, notamment des 'massages' du clitoris, du périnée et des seins et des pénétrations digitales du vagin", énumérait Le Parisien en février 2021. Pourtant, "en haptonomie, la patiente n'est jamais nue, on ne touche jamais les seins, on ne fait pas de massage, on n'insère pas les doigts dans le vagin de la patiente", insistait la gynécologue et haptonome Denise Bouchut-Reveyrand, entendue à l'époque comme experte.

"Sous couvert de familiarité, de tutoiement, cet homme a manqué à la parole qu'il devait à ses patientes. Il en a fait des victimes, enfermées dans leur culpabilité. Il n'a pas hésité à profiter des femmes vulnérables, enceintes ou en plein baby blues", dénonçait alors l'avocat général Albert Cantinol, qui réclamait la peine maximale, soit 20 ans de prison ferme.

Les policiers invitent les autres potentielles victimes à se manifester

Les victimes, elles, décrivaient avoir été "tétanisées" ou "paralysées" durant les actes que l'assusé leur avait infligés. Toutes évoquaient une "confiance" trahie. Lionel Charvin plaidait de son côté "l'incompréhension et la maladresse". Une défense loin d'avoir convaincu la cour criminelle de l'Hérault, ni un psychiatre qui avait analysé dans sa personnalité qu'il jugeait "perverse", "un agresseur d'opportunité qui agit par le détournement de la confiance placée en lui".

Aujourd'hui incarcéré, le sage-femme fait face à 10 nouvelles plaintes pour des faits similaires, qui auraient eu lieu entre 2010 et 2016, rapporte France Bleu Hérault. La source proche du dossier informe qu'une nouvelle information judiciaire aurait été ouverte ; un deuxième procès pourrait avoir lieu.

De leur côté, les policiers en charge de l'affaire n'écartent pas la possibilité que d'autres voix se manifestent, et invitent de potentielles plaignantes à s'adresser aux enquêteurs de la sûreté départementale, précise l'antenne du service public. A suivre.