Les vidéos de Morgan Freeman draguant lourdement des journalistes refont surface

Publié le Mercredi 30 Mai 2018
Marguerite Nebelsztein
Par Marguerite Nebelsztein Journaliste
L'acteur Morgan Freeman en décembre 2017
L'acteur Morgan Freeman en décembre 2017
Dans cette photo : Morgan Freeman
Accusé dans une enquête de la chaîne CNN de harcélement sexuel, Morgan Freeman se défend. Mais des vidéos viennent confirmer les allégations.
À lire aussi

L'histoire de Morgan Freeman, c'est celle d'un homme d'une vieille génération qui s'est crue tout permis. Mais maintenant cela n'est plus acceptable. Une enquête de la chaîne américaine CNN datant du 24 mai l'accuse de faits de harcèlement sexuel, de remarques et de comportements déplacés. Il aurait par exemple voulu soulever la jupe d'une collaboratrice en lui demandant si elle portait des sous-vêtements ou se serait assis sur le bureau d'une autre sans rien dire mais juste pour regarder ses seins.

L'une des employées citées par CNN expliquait : "Je ne peux pas dire que cela soit un hasard que j'ai porté des sacs à patates et des queues de cheval certains jours quand je savais qu'il était là et d'avoir fait tout ce que j'ai pu pour l'éviter quand il était au bureau."

Le comportement de l'acteur de 80 ans semble avoir été continu dans les remarques déplacées sur le physique et les vêtements de ses employées de sa société de production, mais également de certaines journalistes pendant des interviews lors de la promotion de ses films. Morgan Freeman ne s'est pas gêné pour faire des commentaires alors que la caméra tournait. Ce sont aujourd'hui deux vidéos qui font surface.

Dans la première, Morgan Freeman est avec la journaliste d'Entertainment Tonight Ashley Crossan en 2016 pour la promotion du film London Has Fallen. Il lui demande :"Etes-vous mariée ?". Elle répond : "Non" et il lui lance avec un sourire en coin : "Tu couches avec des vieux gars ? Je demande juste". Et la journaliste de partir dans un grand rire gêné. A la fin de l'interview, elle se lève, lui sert la main en disant : "Ravie de vous avoir rencontré" puis il la reluque de haut en bas en disant : "Moi aussi... Regarde-toi".

La deuxième vidéo est avec une autre journaliste d'Entertainment Tonight, Janet Mock, pour la promotion du film Five Flights Up en 2015. Il lui parle de sa jupe : "Je ne comprends pas comment tu te débrouilles pour faire tout ça en même temps. Tu as une robe à mi-chemin entre tes genoux et tes... hanches, et tu t'assoies juste en face de moi et tu croises tes jambes."

La journaliste explique à propos de cette vidéo perturbante : "Cette interaction est une démonstration de la nature désinvolte qu'ont les hommes dans des positions de pouvoir et qui croient que tout leur appartient, y compris le corps des femmes qui essaient juste de faire leur boulot." Elle ajoute : "Pour moi, en tant que jeune femme de couleur, qui suis journaliste et une fan de pop-culture, j'ai étais très déçue que quelqu'un qui est vu comme le grand-père de l'Amérique soit capable de ce genre de comportements dérangeants et se sente tellement à l'aise qu'il le fasse pendant que les caméras étaient en train de tourner, et qu'il ait pu prétendre à avoir mon corps et l'ait regardé avant même de me regarder dans les yeux".

Car oui, c'est bien ce qui choque le plus dans le comportement de Morgan Freeman : cette impunité alors même qu'il était filmé. On s'interroge alors sur le comportement de ce "papy" du cinéma lorsque les caméras ne tournent pas. Plusieurs témoignages relevés par CNN font d'ailleurs état d'un environnement de travail toxique.

Morgan Freeman se défend : "Je suis effondré que 80 ans de ma vie risquent d'être anéantis dans un battement de cils. [...] J'ai souvent essayé de faire des blagues et des compliment aux femmes, d'une manière que je pensais légère et humoristique. Clairement, ça n'est pas toujours passé de la façon dont je le voulais. Et c'est pourquoi je me suis excusé et je continuerai de m'excuser à n'importe qui ayant pu se sentir affecté"

Ce qui arrive à Morgan Freeman est une chronique d'hommes du passé qui se sont sentis assez puissants pour tout se permettre. Mais cela est révolu.