Société
Pourquoi les prénoms des femmes illustres seront ajoutés aux plaques de rues à Paris
Publié le 29 octobre 2019 à 15:18
Par Clément Arbrun | Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
Les discriminations s'invitent partout, jusqu'au moindre coin de rue. Et c'est pour lutter contre les inégalités que se profile en plein Paris une salutaire initiative : rendre aux femmes illustres leurs prénoms. Au gré des arrondissements.
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Avez-vous déjà accordé un regard attentif aux plaques qui ornent les rues de Paris ? Vous remarquerez peut-être que peu d'entre elles portent les noms des femmes illustres (seulement 12 % des rues ou équipements publics de Paris). Et le souci n'est pas propre à Paris, loin de là. Effectivement, en France, seulement 2 % des voies revendiquent un nom féminin, affirme l'Obs. Sans oublier que, parmi ces 2 %, nombreuses sont les plaques à éluder le prénom desdites femmes pour n'en garder que le patronyme, altérant ainsi une partie de leur identité. Une situation qui n'a que trop duré, affirme aujourd'hui le Conseil de Paris.

Comme l'énonce Le Parisien, c'est pas moins d'une dizaine de plaques qui se verront dès lors modifiées, à partir du futur mois de novembre. Les prénoms en question seront enfin réattribués. Initiée par la commission de dénomination des voies, places, espaces verts et équipements publics municipaux, cette décision tend à féminiser ce qui l'est encore trop peu. Une bonne base pour rétablir un semblant d'égalité au sein de l'espace urbain.

Mieux incarner les rues de Paris
Paris : place aux femmes. © Adobe Stock

Rendre d'une plaque à l'autre leurs prénoms à leurs célèbres propriétaires, c'est là le but de cette initiative salutaire, qui nous promène du neuvième (avec la "rue de Rochechouart", future "rue Marguerite de Rochechouart") au septième arrondissement - où la "rue Récamier" est amenée à devenir la "rue Juliette Récamier". Pour Delphine Bürkli, maire du 9ème arrondissement et conseillère régionale, ces corrections disparates, loin d'être anecdotiques, sont nécessaires : elles "valorisent notre patrimoine et permettront de mieux incarner nos rues", souligne-t-elle auprès du Parisien.

"Féminisons les noms des rues !", clamait-on déjà du côté de la Ville de Paris en mars dernier. Un communiqué rendait alors compte de l'importance de la dénomination des espaces publics. "Nombreuses sont les femmes à s'être illustrées par leur combat, leur engagement, leur créativité artistique, leur courage et leurs performances sportives. Mais peu ont eu l'honneur de voir leur nom attribué à une voie", déplorait-on ainsi, à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Pourtant, nous dit-on, la dénomination des rues n'est pas anodine : elle est "hautement symbolique".

En mars encore, le collectif féministe #NousToutes réagissait à cette injustice l'espace d'une opération-commando, en rebaptisant le temps d'une nuit pas moins de 1 400 rues parisiennes au nom de femmes célèbres (artistes, militantes, politiciennes...) ou victimes de féminicides. Des femmes "ignorées, censurées, oubliées", dixit le collectif. Un oubli contre lequel s'oppose discrètement mais sûrement la Ville-lumière. Courant novembre, suite à l'étude du Conseil de Paris, ce seront peut-être deux autres figures illustres, la romancière-philosophe Germaine de Staël et l'artiste-peintre Elisabeth Vigée Le Brun, qui seront elles aussi amenées à "retrouver" leurs prénoms depuis trop longtemps portés disparus, au sein du 15e arrondissement...

 

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