Pourquoi les "hommes d'âge mûr" ont-ils des femmes et les "cougars" des toy boys ?

Publié le Vendredi 31 Juillet 2015
Adèle Bréau
Par Adèle Bréau Ex-directrice de Terrafemina
Ex-directrice de Terrafemina, je suis aussi auteure chez J.-C. Lattès, twitta frénétique, télévore, bouquinophile et mère happy mais souvent en galère.
Heidi Klum et Vito Schnabel
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Heidi Klum officialise sa relation ! En couple depuis deux ans avec son boyfriend, elle lui a récemment déclaré sa flamme sur les réseaux sociaux, actant leur amour mutuel et semble-t-il durable. Cool. Mais pourquoi diable faut-il donc que le malheureux élu de son coeur soit invariablement défini comme un... toy boy ?
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Depuis deux ans, Heidi Klum, que beaucoup fantasment encore et toujours avec le charpenté Seal, file le parfait amour avec son boyfriend Vito. Marchand d'art richissime bien connu des peoplophiles, Vito est aussi heureux en business qu'en amour puisque, avant la belle Heidi, on l'a vu au bras de Demi Moore, Elle McPherson ou Liv Tyler. Aujourd'hui, après deux années passées auprès de l'Allemande au corps lunaire, le play-boy semble bel et bien casé. D'autant que sa chère et tendre lui a récemment déclaré sa flamme sur Instagram avec un trop mimi " I love you my V HAPPY BIRTHDAY ".

Mais pourquoi diable faut-il alors que les médias dans leur ensemble usent, pour relater ladite idylle, des termes de "toy boy" et/ou "cougar" ? Certes, Vito est plus jeune qu'Heidi (de 13 ans) so what ? Quelqu'un souligne-t-il ce gap lorsqu'il présente Michael Douglas et son épouse Catherine Zeta-Jones ? Johnny et Laetitia ? Nicolas et Carla ? George Clooney et Amal ? Beyoncé et Jay-Z (qui ont la même différence d'âge qu'Heidi et Vito) ? S'enthousiasme-t-on alors en mode "Jay Z et sa poulette filent le parfait amour à la plage", "Nicolas Sarkozy : son secret de jeunesse, c'est sa toy nénette !" ? Evidemment non.

Soyons sérieux. On a beau se gargariser de cet amour qui n'a plus d'âge, d'une publication à l'autre, il semble bien qu'une femme quadra avec un homme plus jeune soit encore objet de suspicion. En témoignent l'abject nom de "cougar" dont on l'affûble invariablement, la présentant ainsi comme une dangereuse prédatrice prête à bondir sur un malheureux innocent devenu jouet entre ses griffes manucurées. Pire, l'idée même de jouet contenu dans le terme de "toy boy" sous-entendant quasiment que la femme de ce couple "contre-nature" jouerait de son ascendant (lequel ?) pour convaincre un "garçon" (mmh) de tomber dans ses filets. Bref, on ne serait pas loin du harcèlement. Rien à voir avec ces messieurs d'expérience charmant par leur seul sex-appeal de bellâtre grisonnant de belles demoiselles tombées en amour devant tant de vieillesse amie.

Alors de deux choses l'une (sachant que la première serait largement préférable) : puisqu'il semble aujourd'hui acquis que nous ne resterons pas forcément en couple toute notre vie avec une personne du sexe opposé du même âge exact que le nôtre, et que les couples prétendument "atypiques" devraient se multiplier sans que ces messieurs aient dorénavant la primeur de l'aînesse, cessons immédiatement cette différence médiatique et sociétale de traitement. Il est des termes qui ont fait leur temps, et quittent le dictionnaire à pas de loup, et d'autres dont l'obsolescence souvent douteuse oblige à s'en séparer au risque de passer pour un réac ou un ringard. Vous savez quoi ? Ceux-là en font partie. Robert, toi qui as récemment accueilli la cougar, tu peux désormais faire de la place pour de plus jolis mots.

Bonnes vacances, Heidi.