Le message bouleversant de l'influenceuse Shahd Khidir sur le massacre au Soudan

Publié le Lundi 17 Juin 2019
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
Shahd Khidir - Instagram - (juin 2019)
Shahd Khidir - Instagram - (juin 2019)
Il faut lire ce post Instagram de Shahd Khidir sur la tragédie qui bouleverse son pays d'origine, le Soudan.
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"Je pleure à mon bureau car je ressens tant d'émotions. Il y a un massacre dans mon pays, le Soudan, un black-out des médias et une censure d'Internet depuis quatre jours consécutifs", fustige sur son compte Instagram Shahd Khidir, selfies émus à l'appui. Sur les réseaux sociaux, la jeune femme soudanaise est réputée pour son statut d'influenceuse lifestyle. Mais cela ne l'empêche jamais d'évoquer des thématiques plus graves. C'est le cas avec ce post bouleversant d'indignation, liké près de 700 000 fois en une semaine.

"Mon arme est mon influence"

 

"Il y a une révolution au Soudan, mon pays, et mon arme est mon influence sur les médias sociaux" affirme-t-elle encore. Résidant à New York, Shahd Khidir évoque les troubles politiques civils qui bouleversent à l'heure actuelle son pays d'origine.

Depuis le renversement du dictateur Omar al-Bashir par ses généraux militaires en avril dernier, la société soudanaise doit effectivement faire face à une vague considérable de massacres, de vols et de viols. Ce chaos, Shahd Khidir en témoigne en évoquant l'assassinat de l'un de ses amis, manifestant pacifique parmi tous ceux qui "ont été battus et ont perdu la vie afin de nous assurer un meilleur avenir".

Une autre de ses connaissances aurait été "arrêtée, battue, agressée, humiliée" pour avoir osé contester cette répression militaire. A travers ces lignes, l'influenceuse déplore l'impossibilité démocratique dont fait état le Soudan - suite à trente ans de régime autoritaire - mais également l'angoisse qui l'a incitée à user de son influence comme le ferait une lanceuse d'alerte : sans nouvelles de ses ami.e.s, l'accès à Internet ayant été coupé, elle ne pouvait simplement pas "tout garder dans [sa] tête ni attendre la fin de la journée pour partager", détaille-t-elle à Teen Vogue.

Elle incite d'ailleurs ses quatre-vingt dix huit mille followers à relayer l'information. Ou comment rappeler l'importance des réseaux sociaux à l'heure de cette protestation majeure que l'on appelle déjà "le printemps soudanais".